10/02/2011
Call me Verdi, Aïda Verdi
Un film sans musique est fade, un film avec une mauvaise musique est une catastrophe suffisamment grave pour sortir du cinéma en pleine séance. Très souvent, lorsqu’un film emploie un morceau d’opéra, souvent un air, il souligne et amplifie l’état d’âme du personnage qu’il décore. Andréa Chénier dans Philadelphia, la chevauché des Walkyries dans Apocalypse Now et bien d’autres. J’aurais pu rajouter Tosca dans Quantum of Solace mais je trouve que Vissi d’arte n’a rien à voir avec un complot pour priver un pays d’eau, cet scène a été utilisé pour mettre en avant le Bregenzer Festspiele, festival lyrique d’été où est mise en avant la Spiel auf dem See (Opéra sur le Lac). Comme les fans de l’agent 007 on pu le voir, la scène principal de ce festival est montée au-dessus du lac de Constance et les sièges se placent sur la rive, c’est grâce à cet opus de l’agent secret que j’ai connu ce festival.
A notre arrivée le soleil commençait à décliner, les couleurs jaunes-dorées-orangés du crépuscule apparaissaient lentement se reflétant sur l’eau du lac au son des moustiques avides de sang non autrichien. Les touristes arrivaient à pied, en bus, en train ou à bateau pour voir ce spectacle pharaonique au sens propre comme au figuré du terme. Aïda est un opéra qui a besoin de prêtres, pharaons, esclaves et guerriers en grand (sur)nombre. Lorsqu’il est transposé dans un décor new-yorkais des années trente revisité avec le code couleur de l’ancien Egypte le résultat détonne, on trouve des riches pharaons habillés en smoking et robe de soirée, des esclaves latinisés en haillons, des prêtres aux chasubles blanches et roses et une statue de la liberté bleu égyptien en morceaux. Si à cela on rajoute, des bateaux qui flottent et volent, des comédiens qui nagent, une scène qui s’enfonce dans les profondeurs du lac et une la tête de statue de la Liberté sortant des eaux et se plaçant 20 mètres au dessus des spectateurs, on se retrouve scotchés à son siège les yeux grands ouverts comme un enfant émerveillé pendant 3 heures au point de même pas sentir les moustiques ni la fraîcheur des nuits Bregenzoise.
11:58 Publié dans Anecdote, Opéra, Voyage | Commentaires (0)
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