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28/11/2012

Au-delà

Par un coup de chance monumental dont la probabilité doit être inférieure à celle de gagner à l’Euro millions, dans une situation tout à fait unique, j’ai appris que la malchance d’une personne ferait mon bonheur. Dans une salle au charme décoratif, dans un siège dont le rang a le nom d’un groupe de parole pour les trop bons Amis de l’Alcool, je patientais en observant que l’aspirateur n’avait pas dû être passé sur la scène vu la couche de poussière qu’on pouvait apercevoir. A l’heure où le récital devait commencer, la pire crainte d’un mélomane est apparue, la parque l’annonçait souffrante ! Que penser ? Qu’attendre à ce moment ? J’attendais juste que cela ne soit pas trop grave, j’espérais ne pas me rendre compte des différences crées par sa souffrance. Pendant ces digressions, l’orchestre s’était installé et avait commencé à jouer, une première étrange sensation est arrivée, j’avais l’impression de ne pas écouter ce que je voyais jouer, comme si un filtre coupe bande s’était interposé entre l’ensemble et moi, j’ai essayé de me concentrer sur chacun des instruments que je voyais, je les ai tous entendu sauf un, le clavecin, un filtre coupe instrument, c’était une première pour moi. Dans cette étrange perception, la porte que j’apercevais de l’autre côté de la scène s’est ouverte, je l’ai entrevue pour la première fois, munie d’un tambourin, dès ses premier pas sur la scène son aura et sa présence m’ont conquis mais les premières mesures chantées m’ont interpelé, quelque chose de ce que j’attendais n’y était pas, je me suis dit que la souffrance avait emporté un peu de la magie dont la partie restante sauvait la prestation. J’ai eu peur, de voir une prestation raté, de ne pas pouvoir ressentir ce qui met en transe les autres, de ne pas vivre pour la première fois un de ces évènements où l’on aurait voulu bien y être. Rien des notes douteuses que j’entendais chez les musiciens ne me rassurait. Mais, à un moment un couperet a tout fait changer, la musique, je l’entendais plus, je ne pouvais qu’écouter et vibrer grâce à sa voix. Elle faisait honneur à sa technique légendaire pour effectuer des vocalises à une vitesse stratosphérique, je me sentais renaître, je commençais à sentir que j’étais dans l’endroit où il fallait être. Mais rien ne m’avait préparé aux plus merveilleux moments de sublime abandon, là, où son souffle et ses notes m’ont transporté, dans un monde de pur bonheur. Dans ce monde périodiquement l’air change de consistance comme s’il devenait épais, les seules vibrations présentes étaient celles produites par sa voix, parfois ce monde est peint de l’éclat irisé du brillant qui parait sa main, image de la pureté et beauté de son chant.  Sa maîtrise extraordinaire de la technique lui permet de nous émerveiller avec un sens du spectacle digne des plus grands, ce volet inattendu n’a fait que rajouter une corde de plus à ses qualités qu’on savait déjà très nombreuses. Tout cela lui octroie le titre de celle qu’on ne peut plus nommer parce que tout le monde de qui on parle.

28/09/2012

Fleuraison mystérieuse

Au fur et à mesure que le temps passe, les rêves apportés à l'arrivée s'amenuisent. On souhaite partir, tant pis pour l'envie, elle sera assouvie autrement. Au premier regard, on ne sais pas ce qui se passera, on envisage alors un entremet au lieu du dîner tant attendu. Il s'avère être simple, doux et cordial. Tout se passe bien, au point de vouloir partir sans goûter à la suite. Mais cette si sympathique mise en bouche déploie ses atouts laissant entrevoir une suite prometteuse. On hésite, les flatteries chassent le doute, on goûtera à la suite. Elle s'avère savoureuse, sensuelle, délicate et masculine. Dans la stupeur, le dessert tendre et câlin est servi au calme, il est si savoureux qu'on aspire à ne pas l'oublier, à ne pas le faire chasser par d'autres victuailles rapides et bâclées. Bel homme annonce la fin et joli garçon les délivre en promettant de faire attention.

 

26/09/2012

Alberto VIII

Mes visites ses sont raréfiées, je n'ai plus l'occasion d'y aller si souvent. Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque mais le temps à tuer qui m'y emmenait à chaque fois. Je sais que son sourire, son baiser d’accueil et d'adieu seront toujours là, mais même en sachant qu'il m'adressera un « mon choux » habituel, je ne me presse plus. Quand il m'arrive d'y retourner, je vois et j'apprécie ce corps qui se sculpte doucement le rendant de plus en plus beau, je découvre d'infimes détails qui m'échappaient auparavant, parmi eux, je discerne une absence, d’étincelle, il me semblerais qu'il ne s'agit que d'une belle décoration, ce que j'ai toujours su mais pas nécessairement accepté.

Autres épisodes I, II, III, IIII, V, VI, VII

18/06/2012

Electrique

Pour rentrer on a voulu ouvrir la porte en même temps, il y quelque jours. Il avait un jus d’orange à la main, il a pris l’ascenseur, moi les escaliers. Car sa montée n’a pas été beaucoup plus rapide que la mienne, j’ai pu l’entrevoir rentrer dans un appartement en travaux.
Quelque jours plus tard, j’ai ouvert la porte et l’ai vu vouloir en ouvrir une autre sans réussir,  obligé de lui proposer mon aide, on a dû monter dans les 0,81m² de l’ascenseur où ses quelques explications techniques sur sa présence dans l’immeuble était de paroles pour un sourd aveuglé par la beauté de son interlocuteur. Une carrure délicieuse, une couleur de peau parfaite, une musculature juste dessinée par un grand maître. La réaction inconsciente devant une telle beauté a été automatique et plaisante, presque immédiatement annulée par la conscience de peur qu’elle se remarque trop. Poser  posant de questions ridicules et faire mine de comprendre les réponses, voilà,  comment prolonger de quelques instants cette rencontre.

15:17 Publié dans Emois | Commentaires (0)

21/02/2012

Ecailler

Ote tout ce que les gens ne veulent pas, peau, abats, nageoires, écailles. Prépare filets, darnes, pavés, steaks, dos, queues. Empaquette-les dans du papier, puis mets-les dans un premier sac puis un deuxième. Pose-les dans la boîte du vendeur. Nettoie ton plan de travail à l’eau claire et froide. Recommence avec la commande suivante. Prends ton temps, laisse la mienne pour plus tard, je peux encore patienter en regardant tes beaux cheveux blond foncé ou châtain clair, ta barbe naissante me plaît, fait de toi un homme attirant. Regarde bien de ces yeux bleus accordées à ta tenue plastifiée de travail ce que tes mains habiles font. Saisie mes soles tendrement, caresse-les, traite-les comme si tu m’avais remarqué. Transitivement, tes mains caresseront mes papilles, asymétriquement seulement mes yeux toucheront ton corps bâtit par l’effort.

08:38 Publié dans Emois | Commentaires (0)