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22/04/2014

Et rebelote

Les entreprises historiquement très techniques et industrielles ne changent que très lentement. Leurs salariés ne sont pas une représentation à l’échelle de la société. A chaque fois que j’y mets les pieds, je sais que je retrouverai une grande majorité d’hommes, je pourrais alors croire que je ne saurais où regarder, mais, ce n’est pas vrai, j’aime croire que tous ces hommes reflètent dans les bonnes proportions toute la diversité de physionomies masculines. Ce n’est pas gai. Se concentrant sur la seule caractéristique qu’une absence de relation professionnelle permet d’évaluer, le physique, j’avance que c’est une catastrophe pour le plaisir des yeux. Fesses plates, ventre bedonnants, épaules fines, barbes non entretenues, vêtements dévalorisant leur allure et j’en passe. Je suis donc très agréablement surpris lorsque quelqu’un se détache du lot. C’est dans le coin d’œil que j’ai remarqué un jour de grand froid une paire de fesses galbés, un ventre plat, des épaules larges, une barbe bien taillée, un pantalon bordeaux ajusté, une doudoune grise et des lunettes en fausse écaille appartenant à une silhouette entièrement appétissante. Son rapide passage devant mon champ de vision ne m’a pas permis de voir plus, ni même de mémoriser ce qui semblaient être de beaux traits. Me voilà donc désœuvré, espérant le recroiser un autre jour dans les couloirs. Sans m’attendre, des jours plus tard, en retirant ma tasse de café de ma bouche, la vision de ses épaules enveloppées dans un pull à grosse maille verte et col rond est apparue, je ne pouvais plus suivre l’inintéressante conversation de mes collègues, je voulais simplement m’approprier cette vision, enregistrer chacun morceau de sa physionomie pour qu’ils égaient mes journées, je me devais de prolonger cet instant aussi longtemps que possible en restant à ma position d’observateur tant qu’il ne parte pas. Tel un fantôme hantant les couloirs du bâtiment je l’entraperçois fugacement traversant le couloir, longeant le hall un sandwich à la main, jetant le gobelet de son café. Depuis cette deuxième vision, je n’ai pas eu la chance de pouvoir recontempler sa beauté longtemps, dans l’absence de renouvellement de ses images, ma tête le cherche ailleurs, dans d’autres épaules larges, dans d’autres pantalons ajustés mais il se trompe, pris séparément ces éléments n’ont pas la beauté et l’harmonie que lui leur confère.

28/11/2012

Au-delà

Par un coup de chance monumental dont la probabilité doit être inférieure à celle de gagner à l’Euro millions, dans une situation tout à fait unique, j’ai appris que la malchance d’une personne ferait mon bonheur. Dans une salle au charme décoratif, dans un siège dont le rang a le nom d’un groupe de parole pour les trop bons Amis de l’Alcool, je patientais en observant que l’aspirateur n’avait pas dû être passé sur la scène vu la couche de poussière qu’on pouvait apercevoir. A l’heure où le récital devait commencer, la pire crainte d’un mélomane est apparue, la parque l’annonçait souffrante ! Que penser ? Qu’attendre à ce moment ? J’attendais juste que cela ne soit pas trop grave, j’espérais ne pas me rendre compte des différences crées par sa souffrance. Pendant ces digressions, l’orchestre s’était installé et avait commencé à jouer, une première étrange sensation est arrivée, j’avais l’impression de ne pas écouter ce que je voyais jouer, comme si un filtre coupe bande s’était interposé entre l’ensemble et moi, j’ai essayé de me concentrer sur chacun des instruments que je voyais, je les ai tous entendu sauf un, le clavecin, un filtre coupe instrument, c’était une première pour moi. Dans cette étrange perception, la porte que j’apercevais de l’autre côté de la scène s’est ouverte, je l’ai entrevue pour la première fois, munie d’un tambourin, dès ses premier pas sur la scène son aura et sa présence m’ont conquis mais les premières mesures chantées m’ont interpelé, quelque chose de ce que j’attendais n’y était pas, je me suis dit que la souffrance avait emporté un peu de la magie dont la partie restante sauvait la prestation. J’ai eu peur, de voir une prestation raté, de ne pas pouvoir ressentir ce qui met en transe les autres, de ne pas vivre pour la première fois un de ces évènements où l’on aurait voulu bien y être. Rien des notes douteuses que j’entendais chez les musiciens ne me rassurait. Mais, à un moment un couperet a tout fait changer, la musique, je l’entendais plus, je ne pouvais qu’écouter et vibrer grâce à sa voix. Elle faisait honneur à sa technique légendaire pour effectuer des vocalises à une vitesse stratosphérique, je me sentais renaître, je commençais à sentir que j’étais dans l’endroit où il fallait être. Mais rien ne m’avait préparé aux plus merveilleux moments de sublime abandon, là, où son souffle et ses notes m’ont transporté, dans un monde de pur bonheur. Dans ce monde périodiquement l’air change de consistance comme s’il devenait épais, les seules vibrations présentes étaient celles produites par sa voix, parfois ce monde est peint de l’éclat irisé du brillant qui parait sa main, image de la pureté et beauté de son chant.  Sa maîtrise extraordinaire de la technique lui permet de nous émerveiller avec un sens du spectacle digne des plus grands, ce volet inattendu n’a fait que rajouter une corde de plus à ses qualités qu’on savait déjà très nombreuses. Tout cela lui octroie le titre de celle qu’on ne peut plus nommer parce que tout le monde de qui on parle.

12/10/2012

55 et ça continue

Chaque fois, semaine après semaine, le même enchaînement d’actions se répète pour un résultat presque toujours identique. Avec le temps j’ai constaté que la lente mais continue amélioration valait bien toute les souffrances que je m’imposais. Je suis conscient que j’aurais besoin de conseils et d’un apprentissage approfondi des subtilités, mais ce n’est pas mon objectif pour le moment. Je préfère essayer de pousser mes capacités au-delà des limites actuelles.
Le bien-être physique engendré par l'épuisement et la sensation de sentir mon corps est bien évidemment le moteur principal de cette action, sentir comment le déplacement de masses d'eau effleure mon corps est une conséquence positive. Il y a encore quelques années, je n'aurais jamais cru le dire : Se dépenser fait du bien.
Puisque tout est meilleur lorsqu'on ajoute une approche vénale, il ne faut pas nier que parmi la compagnie, il y a toujours une belle partie. Celle dont on se demande combien d'heures ils passent à luter contre la force gravitationnelle en soulevant assidûment de la fonte. Qu'ilS continueNT à le faire pourvu qu'ils continuent à nager.

10/10/2012

Kiwi

Je laissais la civilisation guindé se posant des questions métaphysiques pour parcourir les 2,5 km me séparant de ma prochaine destination, le trajet ne fut rude ni ardu, on aurait dit qu'il avait été aménagé exprès au milieu de cette nature par des êtres bienveillants, il était même possible de le déguster lentement pour admirer ses beautés. Mon arrivée à la clairière a eu lieu plus tôt que prévu, j'allais donc pouvoir observer attentivement la faune locale et par la même occasion affiner ma connaissance de leur us et coutumes avant de m'attarder sur le phénomène qui m'y amena.

L'endroit était rempli d'individus de la même espèce voire du même genre, attirés certainement par une sorte de force à distance qui les oblige à s'agglomérer tel des abeilles sur du caramel. Un œil averti distingue quelques sous ensembles bien distincts, souvent disjoints dans cette effervescence. D'abord, cette sous famille effacée et difficile à remarquer tant ses individus se cachent des autres, ils aiment la compagnie que le troupeau autour d'eux leur procure mais n'osent pas vraiment s'y mêler, on a l'impression qu'il ne se sentent pas à leur place mais qu'ils y sont pour une raison qu'ils n'admettent pas. De l'autre côté de l'échelle, il y a ceux au comportement exactement opposé, des spécimens qui n'ont pas peur de se faire remarquer, on pourrait même penser qu'ils veulent attirer les prédateurs mais leur excentricité est leur arme défensive, ils sont si visibles que personne ne le voit, si peu ordinaires que tout le monde les fuit. Cette série d'observations passives peut engendrer une prise de risque assez élevée, lorsqu'on s'attarde sur un élément du troisième groupe : les prédateurs. Cette sous-espèce n'a peur de rien et est plus bête que méchante, chaque individu repère une potentielle proie et fonce sur elle, peu importe les conséquences. Il s'approche à l'insu de la victime, la met mal à l'aise pour que cette dernière cède à la pression, même si ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Heureusement, assez souvent il est simple de se débarrasser d'eux en exprimant son mécontentement de façon plus ou moins évidente. Il ne reste plus qu'un sous-ensemble, celui qui regroupe l'immense variété des spécimens normaux, il y est possible de trouver un exemplaire qui ose chercher avec doigté le contact en parlant de tout et n'importe quoi dans le but de sympathiser. Cependant l'environnement handicapant ralenti l'efficacité du contact, en effet, dès que le phénomène nous ayant entraîné dans ce lieu sauvage commence il est nécessaire de l'étudier avec minutie.

Deux modèles, d'une espèce sœur de celle des spécimens remplissant cette clairière, accomplissent un rituel peu vu en société : des ablutions réciproques. Pour qu'elles soient plus efficaces ils sont parés du minimum de vêtements requis et leur peau est préalablement préparée. La rite consiste en une série de répétitions consistant en : se servir et appliquer un produit nettoyant, faire mousser rapidement, rincer, les trois étapes sont exécutées sur soi et sur le partenaire. Le caractère rituel de l'activité est repérable lorsqu'on aperçoit la démarche mécanique voire contrainte des exécutants. Pour terminer le cérémonial, l'un voir les deux coéquipiers se délestent de leur tenue pour tenter, parfois maladroitement, d'afficher fièrement les attributs propres à leur genre. On pourrait conclure que cette coutume gagnerait en élégance et efficacité si les deux partenaires appartenaient à la même espèce des être pour qui elle est accomplie.

La qualité du rituel a rendu son étude peu intéressante, un retour vers la population autochtone était envisageable. Dans la dernière catégorie citée supra, un spécimen s'est révélé suffisamment intéressant pour souhaiter une étude interne, il avait réussi à présenter avec gaîté ses centres d'intérêt sans montrer une obsession particulière mais il a décliné poliment l'offre de l'étude sociobilogique sur lui, je ne saurais jamais ce qui le différenciait des exemplaires locaux.


28/09/2012

Fleuraison mystérieuse

Au fur et à mesure que le temps passe, les rêves apportés à l'arrivée s'amenuisent. On souhaite partir, tant pis pour l'envie, elle sera assouvie autrement. Au premier regard, on ne sais pas ce qui se passera, on envisage alors un entremet au lieu du dîner tant attendu. Il s'avère être simple, doux et cordial. Tout se passe bien, au point de vouloir partir sans goûter à la suite. Mais cette si sympathique mise en bouche déploie ses atouts laissant entrevoir une suite prometteuse. On hésite, les flatteries chassent le doute, on goûtera à la suite. Elle s'avère savoureuse, sensuelle, délicate et masculine. Dans la stupeur, le dessert tendre et câlin est servi au calme, il est si savoureux qu'on aspire à ne pas l'oublier, à ne pas le faire chasser par d'autres victuailles rapides et bâclées. Bel homme annonce la fin et joli garçon les délivre en promettant de faire attention.