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26/09/2012

Alberto VIII

Mes visites ses sont raréfiées, je n'ai plus l'occasion d'y aller si souvent. Ce n'est pourtant pas l'envie qui me manque mais le temps à tuer qui m'y emmenait à chaque fois. Je sais que son sourire, son baiser d’accueil et d'adieu seront toujours là, mais même en sachant qu'il m'adressera un « mon choux » habituel, je ne me presse plus. Quand il m'arrive d'y retourner, je vois et j'apprécie ce corps qui se sculpte doucement le rendant de plus en plus beau, je découvre d'infimes détails qui m'échappaient auparavant, parmi eux, je discerne une absence, d’étincelle, il me semblerais qu'il ne s'agit que d'une belle décoration, ce que j'ai toujours su mais pas nécessairement accepté.

Autres épisodes I, II, III, IIII, V, VI, VII

27/03/2012

Evolution

Personne n’a pu échapper à l’évènement sportif de la semaine dernière d’il y a trois semaines ayant fait une entrée fulgurante dans la pédé-sphère. Certes son instigateur, Olivier Giroud, est quelqu’un d’affectueux, il fait ça –embrasser ses coéquipiers ?- souvent, mais n’en rajoutons pas ! Si, il faut en rajouter, parce que je veux voir dans ce geste de remerciement une certaine affection décomplexée, sans peur exacerbée du que dira-t-on.

Lors de son match en tant que titulaire contre l’équipe allemande, ce grand gaillard marque un but grâce à la passe décisive de son pair Mathieu Debuchy, l’émotion du moment le pousse à gratifier ce dernier en lui prenant la tête à deux mains et en déposant un baisé de reconnaissance sur la joue -certains angles de vue trompeurs auraient laisser penser qu’il a eu lieu sur la bouche... Illico l’image crée l’agitation, les analyses, les commentaires et l’explication de l’intéressé apparaissent sur la toile.

[Pause nécessaire à la réflexion d’un article si important : 3 semaines]

[Hasard nécessaire pour repérer un article dans le seul souplement du Monde que je n’ouvre jamais : infini]

[Utilité de réinventer la roue alors que quelqu’un d’autre, à qui on attribue tous le crédit, le fait mieux que moi : aucune]

Je reprends donc en intégralité l’article " On est footballeurs, on n'est pas des pédés " de Sophia Aram, paru dans le supplément Sport et Forme du journal le Monde du samedi 24 mars 2012, toutes les idées que je n’ai pas réussi à couché sur le papier l'écran y sont, sniff, sniff.

« J'aimerais revenir sur un événement qui a mis le football français sens dessus dessous. Un événement traumatique, cristallisant les angoisses et les peurs fantasmatiques de footballeurs dirigeants et commentateurs sportifs.

Voici l'histoire : mercredi 29 février, la France rencontrait l'Allemagne, la rencontre allait se terminer par une victoire de la France 2-0. Mais ce n'est pas là la seule surprise de cette soirée. Olivier Giroud, l'auteur du premier but, exalté par ce magnifique point qu'il venait de marquer, s'est précipité sur son camarade Mathieu Debuchy et l'a embrassé. Et la question c'est : où ?

Est-ce une accolade virile durant laquelle deux barbes de trois jours s'effleurent sans risque de déclencher la moindre érection ? Ce baiser s'est-il porté sur la joue pour marquer l'affection toujours virile qui a cours entre deux amis proches, deux frères, deux cousins ? Ou alors... Oh ! mon Dieu, non... Sur la bouche ? Serait-ce possible ? Un smack, un bisou, une pelle, un gadin ou une énorme galoche ? Mais dans ce cas auraient-ils mis la... langue ? Oh, mon Dieu !

De quoi ont-ils peur ?

Bien sûr, devant l'ampleur de l'émoi (je ne détaillerai pas) suscité par cette affaire dans la communauté footballistique, les intéressés se sont empressés de démentir. " C'était pas la bouche... ", " C'est la faute au cadrage ! " " J'ai pas mis la langue. " " J'ai une fiancée... " Blablablablabla.

Le problème, c'est qu'on s'en fout. Franchement, qu'ils se soient embrassés sur la bouche ou pas, que ce soit à la russe ou à la Freddie Mercury. On s'en fout. Personne n'est allé demander à Britney Spears et à Madonna de se justifier après qu'elles se furent roulé une pelle sur MTV. J'imagine même que les commentateurs choqués par le baiser du stade furent remplis de bienveillance envers le geste tendre mais néanmoins amical des deux chanteuses... En revanche, quand deux footballeurs s'embrassent, on repasse les ralentis, on commente et on attend un démenti du type : " On est footballeurs, on n'est pas des pédés ! "

Au passage, j'invite les journalistes ayant repassé la vidéo du baiser footballistique au ralenti plus d'une fois à s'outrer dans l'année ou à entreprendre une analyse. De quoi ont-ils peur ? Que l'hypothèse même que deux footballeurs puissent s'embrasser publiquement ébranle l'hétérosexualité fragile d'une communauté footballistique déjà adepte du maillot mouillé et des douches viriles ? Ou, pire, que l'effleurement des lèvres des deux joueurs suscite une tension au niveau de leurs flottants et qu'ils finissent par se rouler une pelle et faire leur petite affaire là, sur le gazon, devant des millions de téléspectateurs ébahis ?

Je me demande pourquoi la virilité des joueurs de foot est aussi fragile, aussi sensible. Pourquoi les footballeurs, plus que les autres, ont-ils besoin de se rassurer et de rassurer les autres sur leur hétérosexualité ? A quand une vraie campagne contre l'homophobie dans le milieu du foot ? Des photos de joueurs vedettes s'embrassant à pleine bouche avec pour slogan : " Le foot, c'est aussi un sport de pédés " ?

Et dire que, dans le même temps, on arrête le déferlement de blagues salaces à l'égard de Zahia en la sacrant icône de la mode, couronnée par Karl Lagerfeld en personne. »

 

10/02/2012

Hésitations

Le soleil doute, l’eau ne sait pas prendre sa couleur traditionnelle, elle copie maladroitement le ciel. On soupçonne un rivage lointain verdâtre, peut-être écrasé par une construction technique. Le fil servant de rambarde est déformé peut-être par l’appui d’une main appartenant à un des deux corps qui probablement regardent le large, décorant éventuellement le paysage. Au premier plan, timidement, il hésite à enlever le seul morceau de tissu pouvant être considéré comme un habit, son corps ne le rassure pas suffisamment. Je ne doute pas, il se trompe.

14:38 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (0)

08/02/2012

Descriptif

Le ciel et l'étendue d'eau sont laiteux, on devine au loin une rive ballonnée verdoyante surplombée par un ouvrage d'art. L'eau turquoise de la piscine est refroidie par le reflet du ciel, le poteau à l'extrémité de cette dernière a une ombre mouillé, peut-être par des plongeons successifs. Un corps d'homme élancé maîtrisant le gainage entre élégamment dans l'eau, ses bras, sa tête et ses épaules ne sont plus visibles, ses fesse bombées et couvertes par un maillot de bain noir accentuent le creux des reins. Au fond, sur le bord de la piscine, peu avant le lac, un deuxième homme observe nonchalamment le plongeon, sa position de repos étudiée met en valeur chacun des muscles visibles sur un corps seulement couvert d'un slip de bain bleu, pectoraux, abdominaux, deltoïdes, biceps sont un bel spectacle décoré avec la lumière réfléchie des gouttelettes produites par l’immersion de son pair. Au premier plan, assis sur le bord, un bel étalon brun à la peau blanche légèrement bronzée observe le spectateur, la tension des muscles de ses cuisses montre que ses jambes battent l'eau asymétriquement, son expression neutre et séductrice complémente un corps précieux perlé d'eau.

08:35 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (0)

31/01/2012

Un bouquet de chêne rouge

Au dessus de moi le ciel gris, seulement un ange doré rompt sa monochromie. L'air froid me couvre, après quelques minutes, il commence à engourdir légèrement mes doigts et à étirer la peau de mon visage, ce n'est pas confortable. Eux arrivèrent sous la lumière froide des réverbères , ils préparèrent leur étalage dont la vivacité contraste et surprend dans cette matinée d'hiver, leurs corps doivent être rigides et endoloris malgré le nombre important de vêtements superposés. Dans ces conditions, il me reconnaît et m'accueille d'un charmant bonjour et d'un beau sourire, il prend ma commande et la sert avec une dextérité surprenante. J'entends une phrase sans la comprendre,  « ...parfum ... sentir... », je la reconstitue machinalement, j'en conclus qu'il parle du parfum des légumes. Ma réponse ne lui satisfait pas, il répète et complète, il parle de moi, de mon odeur « ça sent le bon parfum » voulait dire « Vous sentez le bon parfum », en le remerciant pour le compliment mes yeux se baissent et remarquent les salades couleur rouge, j'en demande une. Il place les courses dans le sac en finissant par cette dernière. J'entame le chemin du retour, mes mains font mal mais j'oublie, sa phrase tourne dans ma tête, je suis sûr de ne pas sentir particulièrement le bon parfum. Je range les marchandises et je remarque sur la table le bouquet que la salade et son enveloppe constituaient. Je revois les yeux verts de mon maraîcher me disant « vous sentez le bon parfum »