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23/03/2011

Synesthésies

C’est en lisant un extrait de Camus sur l’odeur des plantes désertiques que la génialissime professeur de français de seconde nous a appris ce mot. Hier soir lorsque j’ai senti l’odeur de la baguette chaude remplir mes narines, mon cerveau a fait un bon de 20 ans et 9000 km en arrière pour me placer dans la boulangerie de mon enfance, à coté du bac à miches chaudes là, où ma mère et moi cherchions celles qui étaient le moins cuites. Souvent mon cerveau me joue ces tours, principalement, l’évènement déclencheur est une odeur qui s’est figée dans ma mémoire et qui renvoie à un moment de ma vie, souvenir auquel je peux y tenir (la nourriture) ou ne pas aimer (les grands moments de solitude). Plus rarement ce sont des sensations qui me poussent à me rappeler un moment, un taux d’humidité dans l’air, une certaine lumière baignant les immeubles, une attitude, un geste… ainsi une terrasse en bois surchauffée par un soleil d’été précipitera mon imagination dans un sauna (pas très original). Le souvenir le plus ancien qui a resurgi grâce à cette méthode a été un plat de spaghettis à la mayonnaise que j’ai mangé lorsque j’avais 3 ou 4 ans pendant les vacances d’été chez une tente de ma mère. Ce que j’apprécie le plus dans ce moments c’est leur globalité, tous les sens son mobilisés pour rendre plus réel, véridique et re-vivable le moment. Qu’il est fort le cerveau ! Il arrive à nous combler tout seul.

05:55 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (0)

09/03/2011

Saveur café que j'aime ta saveur café

A deux moments ma vie a été marquée par le café, la toute première fois que j’ai eu l’autorisation d’en boire et la première fois que j’ai pris un double espresso. Lorsque j’étais enfant, un oncle à moi avait pris l’habitude de nous emmener petit-déjeuner un buffet tous les dimanches matin, ce qu’on appellerait actuellement « bruncher ». On mangeait allégrement des fruits, des œufs brouillés au jambon ou à la saucisse, des viennoiseries et certainement d’autres choses qui m’ont moins marqué. Dans ces restaurants, dès que je déposait mes couverts sur le côté de l’assiette, elle était emportée par un serveur, peu leur importait si j’avais fini ou pas, ceci m’a valu quelques contrariétés du genre « Maman, le garçon vient d’emporter mon assiette, y avait encore toute la saucisse, je n’avais mangé que les œufs ! ». Un jour à la fin d’un de ces petits-déjeuners gargantuesques, le café a été servi aux adultes,  j’ai voulu le goûter, ma mère m’a autorisé à tremper me lèvres dans cette boisson qui allait m’empêcher de dormir toute une semaine si on l’écoutait. Au premier abord, elle n’avait aucun goût, juste une couleur noire, c’était un véritable jus de chaussette que j’ai du agrémenter avec du sucre et du lait pour le faire ressembler au lait chocolaté que j’avais l’habitude de boire.
J’ai mis une bonne dizaine voire douzaine d’années à en reboire. J’allais rentrer en terminale, probablement nous étions fin août ou début septembre, cet après-midi là légèrement recouvert, après avoir mangé et avant de prendre la voiture pour rentrer chez nous, un de mes oncles a voulu s’arrêter pour prendre un café, certainement parce qu’au fond de moi je voulais prouver que j’étais assez grand pour boire un café, je l’ai suivi et pris un double espresso, j’ai bien mis une heure à le finir tellement il était amer, corsé et fort. Il s’agissait du premier vrai café de ma vie. Mon corps qui n’était pas habitué à un tel afflux de caféine n’a pas trouvé son sommeil à l’heure habituelle, j’ai donc décidé de le chercher sur Internet. Chaque click à cette heure tardive et libre dans un site de charme pour les garçons qui aiment les garçons amplifiait l’effet de l’excitant empêchant de plus en plus ma rencontre avec Morphée, même si à ce moment ce n’est pas avec lui que j’aurais voulu passer la nuit. J’ai retrouvé le calme et la fatigue lorsque tout le monde s’est éveillé pour commencer une nouvelle journée.
Sept ou huit ans plus tard, j’ai appris à aimer le café, le vrai, celui torréfié et préparé correctement, ceux aux origines seules ou au mélanges personnalisés. L’utilisation de ma machine italienne est presque devenu une addiction tellement sont café est meilleur que celui des cafetières à filtre ou a piston y mettre du sucre est une hérésie qui n’est permise qu’à petit copain... Saveur café que j'aime ta saveur café…

24/02/2011

Relevé

Dans cette station balnéaire hors saison tout était parfait pour se reposer, la plage étant vide le soleil et le sable remplissaient l’espace abandonnée par les touristes. Même étant sûrs que nous ne pourrions pas faire la fête tel qu’on aurait pu le souhaiter, nous avons décidé d’aller au Pincante, bar-boîte gay qui ouvrait tous les jours à partir de 23 heures. A notre arrivée, le personnel était plus nombreux que les clients, un air de lassitude se sublimait dans l’ambiance. Un écriteau annonçait un show de strip-teaseurs dès minuit tous les jours, la soirée ne serait donc pas gâchée. Quelques minutes avant minuit nous avons remarqué la présence de deux garçons, leur corpulence et morphologie ne laissaient de place au doute, on allait les voir moins habillés d’ici peu. Quinze minutes après un garçon est sorti de la réserve-vestiaires, il portait un boxer noir et arborait une belle érection, pas comme on peut l’imaginer au premier abord visible sous son boxer, non son sexe pointait et s’exposait à la vue de tout le monde. Ainsi présenté, il est monté sur le bar pour y marcher, ce qu’il faisait ne peut en aucun cas être qualifié de danse tellement c’était simple et arythmique, lorsque son érection commençait à diminuer, il rangeait son outil, le caressait quelques instants et un fois en forme il l’exhibait fièrement, à l’issu de son spectacle, il est allé au fond de la salle où il a enfilé un pantalon. Pendant ce temps, un deuxième marcheur déguisé en cow-boy habillé d’un slip Unico ne couvrant que la moitié supérieur de ses fesses et chaussant des santiags a commencé à faire des tours sur le bar, son déhanchement était légèrement plus sensuel que celui de son collègue, il arrivait à maintenir une solide et visible érection à l’aide d’un cockring, ce garçon fier et sûr de son matériel est descendu et est venu me montrer de très près qu’il savait « danser » ou mieux dit faire bouger sa queue de droite à gauche grâce à ses hanches. En se retirant, il s’est approché encore plus de moi et a mis, tel un cow-boy, ses mains à côté de sa bite sur l’élastique de son slip et a dit en regardant d’un coin d’œil son instrument: "una propinita"*

 

*NDLR : una propinita = un petit pourvoir

17/02/2011

Ennui hédoniste

Aujourd’hui, je me suis ennuyé, j’ai rêvé toute la journée de quitter le boulot, rentrer chez moi et me poser devant un film au scénario complexe et plein d’action entre garçons qui aiment les garçons et n’hésitent pas à explorer le moindre recoin des sublimes corps qui sont à leur disposition. Cuisiner, puis manger et en mettant à jour ma collection de photos de beaux hommes pour me tendre et me détendre. Finir la soirée en parlant à des illustres inconnus sur des sujets divers et variés comme les caractéristiques mécaniques de l’engin qu’ils manipulent avec soin le plus souvent ou comparer les procédures qu’il souhaiteraient mettre en place pour partager leur connaissances en matière d’utilisation de ce dernier. Ca change pas beaucoup des images qui me traversaient lorsque je m’ennuyait en cours, sauf qu’à cette époque là, j’avais sur les yeux l’obscure objet de mon désir.

16:46 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (0)

16/02/2011

Silly Symphonies

Il s’agit d’une série de courts métrages animés produits par Disney entre les années 1920 et 1930, j’ai découvert une partie lors de leur sortie en Betacam (transformé en VHS pour la postérité…). Lorsque j’étais enfant j’aimais beaucoup ses dessins animés, leur thèmes diverses et variés accompagnés d’une musique juste qui me faisait comprendre l’histoire car à cette époque là, je ne comprenais pas l’anglais. Il y a quinze jours, j’ai eu l’opportunité de revoir quelques unes de ces histoires remastérisées en DVD. La première impression que j’ai eu a été celle de tout (re)comprendre, le vocabulaire anglais nécessaire à un enfant ne me posant plus de problème, les histoires étaient donc limpides pour moi. En écoutant avec une oreille adulte la musique, je me suis rendu compte que c’était elle qui m’a permis de tout comprendre en dépit de ma  méconnaissance de l’anglais à l’époque. Les notes véhiculent les attitudes des personnages, leurs sentiments et même certaines intonations des phrases utiles à leur compréhension. Je comprends mieux pourquoi elles sont regroupés sous les nom de symphonies, un peut moins pourquoi les qualifier de silly car j’ai l’impression qu’elles n’ont rien de bête.
En les redécouvrant plus de 15 ans après, je me suis dit que peut-être, ces symphonies bêtes ont été le premier contact avec un mode d’art où l’on paie pour aller voir des grosses femmes et des gros hommes chanter dans un langage inintelligible pour le plaisir de ressentir les sentiments que leurs voix accompagnées de la musique me font éprouver.

17:22 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (2)