23/03/2011
Synesthésies
C’est en lisant un extrait de Camus sur l’odeur des plantes désertiques que la génialissime professeur de français de seconde nous a appris ce mot. Hier soir lorsque j’ai senti l’odeur de la baguette chaude remplir mes narines, mon cerveau a fait un bon de 20 ans et 9000 km en arrière pour me placer dans la boulangerie de mon enfance, à coté du bac à miches chaudes là, où ma mère et moi cherchions celles qui étaient le moins cuites. Souvent mon cerveau me joue ces tours, principalement, l’évènement déclencheur est une odeur qui s’est figée dans ma mémoire et qui renvoie à un moment de ma vie, souvenir auquel je peux y tenir (la nourriture) ou ne pas aimer (les grands moments de solitude). Plus rarement ce sont des sensations qui me poussent à me rappeler un moment, un taux d’humidité dans l’air, une certaine lumière baignant les immeubles, une attitude, un geste… ainsi une terrasse en bois surchauffée par un soleil d’été précipitera mon imagination dans un sauna (pas très original). Le souvenir le plus ancien qui a resurgi grâce à cette méthode a été un plat de spaghettis à la mayonnaise que j’ai mangé lorsque j’avais 3 ou 4 ans pendant les vacances d’été chez une tente de ma mère. Ce que j’apprécie le plus dans ce moments c’est leur globalité, tous les sens son mobilisés pour rendre plus réel, véridique et re-vivable le moment. Qu’il est fort le cerveau ! Il arrive à nous combler tout seul.
05:55 Publié dans Mes petits plaisirs | Commentaires (0)
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