17/01/2012
Perfide, perfide, Punk
Acte 1 : Quelque part au dessus de l'arc en ciel
La publicité a été efficace, il nous a soufi de deux écoutes pour nous convaincre d'aller au concert du quatuor, la réinterprétation de la musique de films était alléchante et couronnée par le talent d'une chanteuse et d'un cantatrice internationalement reconnues. Parmi la liste des titres à connotation très joyeuse-arc-en-ciel, un vent d'ouest a apporté la magie, nous suivons le chemin non jaune mais magnifique d'une voix au note claires, justes et vécues, nous étions les compagnons fidèles de cette voix. Nous nous devions donc de l'accompagner et de l'écouter dans son registre et dans son répertoire.
Acte 1,5 : La découverte (acte fantôme)
« Perfide et perverse Manon […] je voyais mon destin dans les yeux de Manon », l’œuvre littéraire se résumait à ces quelques paroles. Penser que quelqu'un (quelques uns, je le saurais par la suite) avait fait un opéra ne m'était pas venu à l'esprit mais peu importe, elle sera Manon, le vœu de l'entendre s’exhaussera.
Acte 2 : Chronique d'une mort annoncé
L'agent infiltré Jorge Federico Xocolli d'Alt annonce la couleur des représentations, dans les couloirs de l'institution la cantatrice vedette décrie la mise en scène, cette dernière pourrait les faire tourner au vinaigre -d'alcool coloré-. Sans connaître l'ampleur réelle de dégâts, l'anecdote me fait sourire et je me moqué des caprices des divas. Mais les informations officielles sur le sujet laissant présager un choc temporel pour le moins différent me font adoucir mes propos et surtout craindre un désistement pur et simple de la voix. L'arsenal légal mis en place pour éviter ce type d'éventualités a servi de filet de sécurité à mes nerfs qui n'était assurées que par l'amour de la diva envers son publique.
Acte 3 : Les anticipations auto réalisatrices des trois singes
Scène 1 : Je ne parle pas
Ne pas assister à la première d'une représentation a son lot d'avantages, il est très simple de se faire une idée de la sauce à laquelle on va être mangé. Tous en chœur, média, amateurs, spécialistes, passionnés chevronnés, même les gens qui ne s'y intéressent pas ont donné le la. Le spectateur est confronté à la laideur pure (photo à l'appui) et pris pour un écervelé. La metteuse en scène n'a jamais lu le livre ni trouvé personne pour le lui expliquer. C'est tellement bas que très souvent ils ont oublié d'annoncer la couleur des autres aspects de la représentation. Prévenus nous étions, la déferlante frappera moins fort.
Scène 2 : Je ne vois pas
Pris séparément, isolés du monde et coupés des liens les pseudo unissant entre eux certains aspects auraient pu avoir du sens même une certaine beauté. Sans être trop exigent, j'accepte le couleurs criardes, les pizzas comme repas d'adieux, même la moto -recyclée de Cendrillon par soucie d'économie sans doute-. Je suis trop bon publique, absolument pas exigent en ce qui concerne les mises en scène, j'ose dire que sans les punks et le chariot de supermarché acrobate tout aurait pu passer. Je me demande pourquoi (et qui l'a laissée faire ? A-t-elle un pouvoir si grand lorsqu'on passe la commande ?) la metteuse en scène n'a pas compris qu'il vaut mieux une unité caricaturale qu'un pot-pourri (au sens propre du terme) d'idées non abouties. Soit un transpose toute l'action et tous les personnage aux années 80 à la sortie du Wembley Stadium un soir de match ou bien dans une partie fine SM ou à la sortie d'un drive américain des années 50 mais on ne mélange pas le tout. La nature aime la continuité. Reprenant l'idée de la beauté séparée des éléments et puisqu'il n'était pas possible de ne pas remarquer leur plastique les 3 figurants torse nu parés de jupes colorés ou bien les manipulateurs SM remplissaient bien la clause du contrat « clin d’œil au publique joyeux-arc-en-ciel » à croire qu'elle est obligatoire...
Scène 3 : Je n'écoute pas
Les premières notes me font comprendre, la musique française existe, l'ouverture a bien les intonation et les modulations de la langue de l'Abbé Prévost, c'est surprenant. Mais elles s'effacent, elle ne sont plus consciemment entendues, dès que sa voix résonne, dès qu'elle se fait entendre, elle ressemble sans être identique au souvenir, elle es plus naturelle, moins instrumentée, elle est belle, ressentie et habitée. Ainsi le chagrin que l'amour abandonné entraîne en elle s'accroche à un simple objet, la petite table, instrument de toute la mélancolie et la tristesse réunies. Mais elle n'a pas été seule, la palette de sentiments s'est étoffé, vengeance profonde et noire et désespoir adouci par l'accent chaleureux des r roulés ont marqué la soirée.
Acte 4 Épilogue
Après avoir relu quelques une des opinions sur le spectacle, j'ai la légère impression d'avoir vu le même mais d'avoir entendu un autre, je ne peux attribuer cette impression qu'à la peur qu'avaient les chanteurs le jour de la première, il savaient pertinemment qu'ils allaient être hués indirectement lorsque le publique d'habitués s'acharnerait sur la metteuse en scène, cela a dû certainement affecter leur performance.
12:20 Publié dans Opéra | Commentaires (2)
Commentaires
Alors, tu me vois en latino maintenant? Ça n'est pas pour me déplaire!
Qu'elle (Colina Serrata) n'ait pas lu ou compris le livret, c'est absolument évident. Car pourquoi habiller Lescaut en punk alors qu'il se présente comme "le gardien de l'honneur de la famille" et se proclame comme le champion de la respectabilité? Bref, passons sur toutes ces contorsions puisque tout est laid, sauf peut-être les trois sultanes transgenres qui se laissent regarder! (j'ai pensé à toi à ce moment-là en me demandant comment tu allais les croquer).
Bon, si je comprends bien, c'était mieux les autres soirs que le jour de la première! Possible! Mais est-ce que la diva faisait une gueule de 3 km à la fin de la représentation? Car voilà à quoi nous avons quand même eu droit! Je ne veux pas me répéter, mais quel contraste violent avec Cecilia!
Écrit par : Jorge Federico Xocolli | 19/01/2012
Il me fallait bien un nom code et les noms russes pour les agents infiltrés font vraiment trop série B. Les trois sultans de même que le manipulateurs SM, tu as tout à fait raison, j'aurais bien voulu les croquer autrement que par les yeux. Mme la Diva était contente pas euphorique mais loin de faire la gueule. Je te crois sur parole pour la Diva des Divas, j'espère pouvoir l'entendre en vrai la saison prochaine.
Écrit par : Mers | 20/01/2012
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