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05/07/2011

Cafardophobie

Quand j’étais petit, j’avais peur des cafards, lorsque je voyais un apparaître je criais « Un cafard, un cafard, Tue-le ! Qu’on lui coupe la tête ! », j’ai grandi sans me poser des questions sur cette haine envers les cafards, je ne les aimais pas, il ne méritaient pas de vivre, point, pas de discussion. Plus de vingt ans plus tard, je crois avoir trouvé la source de cette cafardophobie, il s’agit certainement d’une ou deux phrases (approximativement « Ah, les cafards c’est sale, il faut les tuer ») prononcés à répétition lors de mon enfance par quelqu’un qui représentait à l’époque toute la sagesse, quelqu’un qui possédait toujours la vérité : ma mère. Ainsi, tout ce que ma mère disait était pour moi un principe -qualificatif que j’attribue à ces paroles maintenant car à l’époque je ne savais pas ce qu’un principe était-, je ne le contestait pas, je le croyais vrai sans douter une seule seconde, j’avais foi en ma mère. Fort heureusement ma mère n’est pas de quelqu’un de trop conservatrice, j’imagine que si elle l’avait été, j’aurais pu ne pas aimer certaines minorités sans me poser de questions.
Depuis quelque temps, j’essaie de comprendre pourquoi certaines personnes sont persuadées du mal intrinsèque de l’homosexualité, pour eux, c’est mal c’est tout, ils connaissent peut être un ou deux arguments très souvent à connotation religieuse mais ne savent pas exactement pourquoi c’est mal. Un jour je me suis donc dit : « Toute chose égale par ailleurs, le raisonnement des cafards est applicable à d’autres enfants en remplaçant la mère par le père, les grands-parents ou un professeur ou un prêtre, plus généralement quelqu’un envers qui l’enfant a une estime très importante et le cafard par les pédés » il en découle qu’il est très simple pour les gens d’avoir des convictions sans savoir pourquoi, comme moi je n’aime pas les cafards alors qu’ils ne m’ont rien fait, d’autres n’aiment pas les homos sans savoir pourquoi.
La question suivante est de savoir comment abattre ces préjugés non fondés, la méthode la plus complexe consiste à laisser agir la raison, elle trouvera par elle-même que les cafards ont la même dangerosité que les gays c'est-à-dire aucune et qu’il n’existe aucune raison valable pour ne pas les aimer et vouloir les tuer. Cette méthode est malheureusement très coûteuse en ressources « cérébrales » et n’est pas à la portée de tout le monde. Une autre option est l’acclimatation, c'est-à-dire, s’habituer paisiblement à leur présence, de ce fait les gens comprennent et/ou sentent par eux-mêmes qu’il n’y a aucune raison de ne pas les aimer. C’est dans cette optique que la visibilité homosexuelle dans toute sa diversité peut être interprétée comme nécessaire, son but principal étant de détruire lentement mais sûrement les préjugés acquis pendant la jeunesse. Pour vivre heureux, vivons comme tout le monde !

08:23 Publié dans Anecdote, Gay, Idées | Commentaires (4)

Commentaires

Mais c'est très très très tendancieux de comparer les gays à des cafards et je ne crois pas qu'on puisse raisonner en disant "toute chose égale par ailleurs"... Dommage que tu n'aies pas l'agneauphobie ou la coccinellophobie, la démonstration aurait été plus convaincante...

Écrit par : Djee Ef | 09/07/2011

Ah non, je n'ai voulu en aucun cas faire cette comparaison, ce que j'ai essayé de mettre en relation ce sont les préjugés irrationnels et non fondés, ainsi, j'aurais pu utiliser n'importe quelle autre peur de ce genre.
C'est ce qui me chagrine toujours avec l'argumentaire "littéraire" vu qu'il faut utiliser des mots pourvus d'au moins une signification, il y a toujours une source possible de confusion, il est tellement plus simple de le faire dans un monde abstrait, du type, "Quelque soit un préjugé X appartenant au domaine des préjugés irrationnels..."
D'ailleurs, pourquoi les coccinelles ou les agneaux?

Écrit par : Mers | 11/07/2011

Ben parce que les coccinelles, c'est très mignon et ça ne fait de mal à personne, à la différence des cafards qui, eux, suscitent immédiatement la répulsion... Et l'agneau, parce que c'est un symbole sacrificiel : on tremble devant un agneau qu'on égorge tandis qu'on se réjouit d'écraser un cafard...

Écrit par : Djee Ef | 11/07/2011

Les cafards ne suscitent pas forcement de la répulsion, il suffit de voir les enfants qui grandissent dans les endroit où il y en a beaucoup comme les tropiques, ils les traitent comme des coccinelles, ils les prennent et jouent avec. Un entomologiste les étudiera au même titre.

Certes l'agneau est le symbole du sacrifice mais je pense qu'on tremble de moins en moins devant sa mort et on pense de plus en plus au gigot de 7h ou au côtelettes...

Merci pour tes commentaires, ils m'ont permis de tenir compte de ce qui pouvait être sous entendu, je ne suis pas surpris que tu les aies vu, j'y réfléchirais pour la prochaine fois.

Écrit par : Mers | 12/07/2011

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