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11/08/2011

Paon español

Assis devant cette énorme bibliothèque, tout petit je cherchais à regarder toujours la même chose placée selon les saisons et les humeurs en haut, en bas ou derrière les portes. Ce n’était pas un des grands classiques de la littérature reliés en cuir décorés aux lettres dorées ni ce monument monstrueux en quatre volumes de la Manche dont je ne veux pas me rappeler le nom. Par fois, un livre de physique ou électronique des années 60 passait avant l’exemplaire tant désiré. Lorsqu’un de tomes était entre mes mains je feuilletais délicatement les pages où des reproductions en papier satiné colorées avaient été collées sur la gravure en blanc et noir imprimé sur du papier gris. Une nature morte avec un lapin ou un agneau, je ne sais plus, ensanglanté provoquait un frison sur tout mon corps précipitant ma quête, de temps en temps une scène encore plus morbide et macabre interpellait mes yeux innocents, Saturne avide de la chair de sa chair me glaçait m’obligeant à sentir la folie dans ces yeux et puis grâce à l’automatisme du passage des pages, j’arrivais à l’image tant désiré remplie de couleurs de gaîté, de réalisme et d’émerveillement.
Environ 20 ans plus tard et avec 20°C en moins, je me suis retrouvé presque à l’aube d’une belle et fraîche journée d’hiver à faire la queue sur cette promenade qui ne mène à aucun pré. La bataille n’était pas gagné d’avance, mon gentil hébergeur-guide-de-touriste-estomac-sur-pattes m’accompagnant partout où je voulais aller a une tendance naturelle à s’exaspérer devant les ouvres qu’il ne comprend pas. Ainsi, avec un rythme plus que soutenu j’ai dû apercevoir et me souvenir des œuvres qui avaient feuilleté mon enfance et découvrir celles qui créeraient un nouvelle souvenir. J’ai ressenti une tristesse profonde lorsqu’en arrivant à la dernière salle, je ne l’avais pas vu, j’ai cru d’abord que les couleurs de sa grande queue déployée n’avaient pas retenu mon attention passant inaperçus à côté de l’éclat du sanctoral Greco-espangol, la patience de mon accompagnateur étant grignotée pas sa faim, nous nous somme précipités à l’accueil pour entendre « Eza pintura no ezta en exhibizion, la coleczion ez… »* j’ai pas entendu la fin de la phrase pour savoir qu’il faudrait que je retourne un jour dans la capital de la mère patrie.

*lez ezpagnols adorent zozoter, traduczion « Cette peinture n’est pas exhibée, la colection est… »

08:54 Publié dans Anecdote, Voyage | Commentaires (0)

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