12/08/2011
Seiche gauchère
Parmi ces phrases que j’ai toujours cru vraies pour des raisons précédemment évoquées deux me sont venues à l’esprit : l’intelligence est héréditaire et les animaux n’agissent que par instinct. J’ai toujours aimé nuancer la première en disant que deux géniteurs reconnus intelligents ont plus de chances d’engendrer une enfant que sera reconnu intelligent mais ce dernier peut naître de deux personnes normales ou même bêtes, tout est une question de chance et de génétique. J’ai pendant des années défendu farouchement la deuxième car tous les exemples de vie animale que j’avais sous la main la démontraient. Plus tard mon raisonnement a été conforté lorsque j’ai eu écho des expériences du chien de Pavlov –le chien est conditionné pour réagir d’une certaine façon aux stimuli lui indiquant qu’il est l’heure de manger- ou bien des abeilles de Karl von Frisch –elle développent un certain langage pour indiquer le positionnement de la nourriture à leur congénères-. Ces deux études montrent que les animaux ne peuvent développer une certaine intelligence que pour subvenir à leurs besoins primaires. Ils ne seront pas capables de produire une connaissance pour le simple plaisir d’apprendre ou d’expliquer un phénomène. Mais la science étant fondée sur la remise en cause perpétuelle de ce qu’on sait déjà, depuis quelques années des nouvelles recherches tentent de montrer que les animaux qu’on ne peut pas encore qualifié d’intelligents au moins savent apprendre et nous le savons (il serait intéressant de savoir s’ils savent que nous savons qu’ils savent apprendre). Ainsi, une variété de céphalopode, mieux connue sous le nom de seiche, naît sans être latéralisé et sans savoir se camoufler, c’est tout au long de sa jeunesse et grâce aux essais erreurs commis qu’elle reconnaît son côté de prédilection et excelle dans l’art de la dissimulation. Ces êtres relativement simples, certainement bien moins complexes que les mammifères ont de processus cognitifs suffisamment développés pour qu’on puisse dire qu’ils apprennent, on pourrait rétorquer qu’ils n’apprennent qu’à se camoufler et donc une méthode pour subvenir à l’instinct premier de survie mais la latérisation leur sert à quoi ? Finalement tout ce qu’on met dans nos assiettes, nous tient compagnie ou nous émerveille en plaine nature n’est peut-être pas si bête qua ça.
08:05 Publié dans Le saviez vous, Science | Commentaires (0)
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