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12/09/2012

Malheur provocant

On aurait dû s'en douter lorsque la conférence précédant le spectacle était intitulée « Le théâtre doit il choquer ? » mais lorsque le vocabulaire dans la langue de Goethe se réduit pour ces jours à « Weisswurst, Weissbier et Bretzel », l'utilité d'y assister aurait été marginale. A notre arrivée à ce temple bavarois, tout semblait bien normal, le beauté du lieu, l’apparat de certains spectateurs , la chaleur classique des vieilles salles, tout été normal, sauf peut-être ces femmes à talons aiguille  prêtes à souffrir débout pendant 3 heures, cela devait être une prémunition. À la levée du rideau, un château réduit à une tente de boy-scout novice et les collines verdoyantes écossaises représentées par une lande de crânes surprennent seulement, la musique d'ouverture émanant de la fosse est délicieuse et envoûtante, on oublie le reste. Soudain, c'est le drame, l'horreur commence, le sang gicle et les images atroces s'enchaînent au rythme des merveilleuses notes, meurtre et décollation ne sont qu'un avant goût. Les corps nus pendus par les extrémités ou étendus sur les crânes tels des carcasses dans un abattoir précédent et accompagnent des airs mélodieux. Les chiens récupérant des têtes découpées escortent les son clairs et nets. Les sorcières demi nues et fluorescentes vomissant des imperméables sont accompagnées par des belles mélodies pour les oublier. La plèbe zombiesque urinant sur scène est martelée par des « Scheiße » et des « schuts » éparpillées pendant que la musique magique de l'interlude se propage. Tout ce qu'on n'aurait pas souhaiter voir a été montré et tout ce qu'on aurait voulu écouté a été interprété. Jamais, un si grand décalage entre le martèlement de la vue et l’exaltation de l'ouïe avait été expérimenté. La confrontation  Verdi-Macbeth vs. Kušej a le mérite d'être différente, de ne pas être oubliable, de pouvoir constituer une page de plus dans le livre des anecdotes à raconter.

09:59 Publié dans Opéra | Commentaires (1)

Commentaires

Un très bel article, merci

Marie.

Écrit par : CAF | 12/09/2012

Les commentaires sont fermés.