05/01/2012
Appartient, appartient pas
Qu'est ce que permet de dire qu'on appartient à un endroit ? Dans la capitale des Alpes françaises, je ne me suis jamais plu, la montagne enneigée a un charme certain, mais l'absence de charisme de cette bourgade qui a trop vite grandi m'exaspérait, parfois je boudais si fortement cet endroit que je m'enfermais 48, voire 72 heures dans ma cage à lapins studio accompagné d'une bon paquet de livres, CDs et DVDs -et une connexion Internet pour le plaisir des yeux...-, cela me permettait certainement de m'évader tout en restant immobile, le tout pour un prix dérisoire car l'abonnement annuel à la bibliothèque et médiathèque devait coûter une douzaine d'euros. Dès mon arrivée au joli grand village que j'habite, j'ai voulu vaincre l'inertie de cette habitude, peu à peu les sorties au cinéma, les concerts et les activités amicales ont supplanté une partie de mes anciennes activités. En même temps, ces activités ont développé deux effets de bord légèrement déplaisants, un mal de tête m'attaque lorsque je ne sors pas de chez moi et mon compte en banque diminue plus rapidement. Puis au fil du temps, j'ai repris une vieille habitude acquise pendant mes jeunes années dans le centre ville et dans le quartier de mon lycée, celle de me promener sans but, pour le simple plaisir de se déplacer et de voir ce qui m'entoure. J'aime passer et repasser devant les monuments, traverser les parcs, places, squares, longer et me perdre dans les rues et avenues, contempler les vaguelettes et les bateaux de celle qui n'a pas de soucis. Tout cela me fait du bien, je me sens appartenir par choix et non par dépit à ce joli village. Cependant, une certaine nostalgie de l'avenir m'envahit souvent, sentiment engendré par la certitude qu'un jour tout ceci ne fera plus partie de mon quotidien et sera remplacé par des souvenirs perlés, je l'espère, des voyages de rappel.
13:57 Publié dans Anecdote, Confession | Commentaires (2)
Commentaires
J'ai vécu deux années en Bretagne sans jamais pouvoir dire que j'étais breton. Je ne m'y suis jamais senti chez moi. C'est un peu difficile à expliquer mais après trois semaines à Paris, je n'avais aucun problème à dire que je me sentais parisien.
Écrit par : joss | 10/01/2012
On te comprend, il faut naître breton pour se sentir breton. Bienvenu donc à la communauté de ceux qui se sentent plus parisiens que les parisiens de souche (s'ils existent)
Écrit par : Mers | 12/01/2012
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