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03/02/2012

Livreurs

Le métier de livreur n'est pas parmi les plus simples au monde. Conduire, trouver une adresse, déplacer des colis souvent lourds et peu manœuvrables et surtout porter des pantalons sans ceinture  de façon à ce qu'une fois accroupi le spectacle du sillon interfessier non entretenu soit systématique font partie des tâches de leur quotidien. Lorsqu'on arrive chez un client, il peut apercevoir quelques détails le mettant mal à l'aise, une collection de livres photographiant des beaux hommes légèrement vêtus, une revue au titre buté et non-équivoque voire une photo montrant tendrement ses clients. Dans ces cas, sa peur irrationnelle le contraint à serrer le dents, remonter le plus possible son pantalon et travailler le plus vite possible. Ce qu'il ne veut pas savoir c'est qu'il est hors de tout danger tant que son attitude et son physique ne ressemblent pas à ceux de Paolo Andino jouant Naldo [ndlr il s'agit d'un personnage du Big Gay Sketch Show, déménageur latino déplaçant des objets de façon sexuellement explicite sans s'en apercevoir, ce qui excite sa clientèle gay masculine]

21:30 Publié dans Anecdote | Commentaires (0)

31/01/2012

Un bouquet de chêne rouge

Au dessus de moi le ciel gris, seulement un ange doré rompt sa monochromie. L'air froid me couvre, après quelques minutes, il commence à engourdir légèrement mes doigts et à étirer la peau de mon visage, ce n'est pas confortable. Eux arrivèrent sous la lumière froide des réverbères , ils préparèrent leur étalage dont la vivacité contraste et surprend dans cette matinée d'hiver, leurs corps doivent être rigides et endoloris malgré le nombre important de vêtements superposés. Dans ces conditions, il me reconnaît et m'accueille d'un charmant bonjour et d'un beau sourire, il prend ma commande et la sert avec une dextérité surprenante. J'entends une phrase sans la comprendre,  « ...parfum ... sentir... », je la reconstitue machinalement, j'en conclus qu'il parle du parfum des légumes. Ma réponse ne lui satisfait pas, il répète et complète, il parle de moi, de mon odeur « ça sent le bon parfum » voulait dire « Vous sentez le bon parfum », en le remerciant pour le compliment mes yeux se baissent et remarquent les salades couleur rouge, j'en demande une. Il place les courses dans le sac en finissant par cette dernière. J'entame le chemin du retour, mes mains font mal mais j'oublie, sa phrase tourne dans ma tête, je suis sûr de ne pas sentir particulièrement le bon parfum. Je range les marchandises et je remarque sur la table le bouquet que la salade et son enveloppe constituaient. Je revois les yeux verts de mon maraîcher me disant « vous sentez le bon parfum »

26/01/2012

Crise de la quarantaine

Dans la voiture du chef, celle au moteur sur-dimensionné étonnement silencieux, aux vitres teintées et au système audio performant, lorsqu'il a avoué la raison principale de cette achat, combler une soit disant crise d'âge, quelques instants de mon adolescence ont été déterrés de ma mémoire par les sons dance et house voyagent dans l'air. L'eurodisco 2000, compilation du meilleur européen de ces deux musiques, était sortie quelques 2 ans auparavant. À l'époque, je m'amusait les soirs de vacances et de week-ends à me coucher tard et me lever tôt pour montrer par opposition à ma sœur que je n'aimais pas dormir. Je me maintenais éveillé en perdant mon temps sur l'ordinateur, soit en jouant à Age of Empire, soit en attendant le téléchargement de photos de charmants hommes. Certains soirs, très tard dans la nuit je me préparais une boisson caféinée aromatisée au tequila mais tous les soirs, j'écoutais ma compilation en boucle, je l'ai tellement écouté que je connais encore par cœur l'enchaînement des chansons et à chaque fois que j'entends une j'attends systématiquement qu'elle soit suivie par celle qui la suivait dans mon CD. Cette musique me plongent aussi dans le souvenir d'un certain spleen adolescent car à l'époque j'aurais voulu faire autre chose que passer mes nuits à rêver éveillé devant internet mais ce n'était pas possible.

15:11 Publié dans Anecdote, Confession | Commentaires (0)

19/01/2012

Saint Joachim

Le début est exactement le même, sauf qu'au pied du deuxième pont, cette fois-ci on ne le nargue pas, on l'emprunt. On passe au dessus du croisement du périphérique intérieur et de cette grande avenue traversant toute la ville du nord au sud. Au milieu de ce spaghetti de voies, bretelles, terre-pleins, passages à niveau, se trouve un monument tristement oublié commémorant la découverte de l'Amérique que seulement les balançoires et les tape-culs inanimés accompagnent. Une fois de l'autre côté, quelques rues plus loin, le rituel commence. Dans cette halle, entre les étalages de poulet, de bœuf ou de porc, les marchands de langue de bœuf sont rares, pour être précis, il n'y en a qu'un. À chaque fois qu'on s'y rend les mêmes questions s'imposaient, combien elle coûte aujourd'hui ? Avez vous une pointe ? Pouvez vous l'éplucher ? La trancher finement ? Lorsque nous repartons avec notre butin, nous nous devons de passer chez le seul des nombreuse épiciers du marché proposant un concentré de riz fait avec la recette originale pour préparer la boisson qui accompagne obligatoirement la langue de bœuf. Lorsque le temps s'y prête, avant de rentrer nous faisons un tour dans l'aire des jeux vieillissante du square jouxtant le marché, exactement au même endroit où j'ai appris à me balancer, à monter sur la toile d’araignée, à avoir peur des tape-culs et où à chaque arrivée ou départ le gorille, le lion et l'hippopotame en béton me disaient bonjour et au revoir. De retour à la maison, nous préparons la boissons en diluant le concentré, réchauffons la langue, coupons l'oignon, la coriandre et l'avocat et garnissons avec tous ces ingrédients les galettes tant attendues.

10:43 Publié dans Anecdote | Commentaires (0)

18/01/2012

MP1

Même s’il s’agissait d’un appartement au rez de chaussée, il était lumineux, la peinture blanche des quelques murs qui n’avaient pas été couverts de lambris reflétait certainement la lumière que le rosier de la cour n’absorbait pas. Dans cette espace où la télévision régnait, les objets des sagas cultes de science-fiction des années 70 ou 80 triomphaient. L’ambiance était toujours chaleureuse à cause de l’alcool qui pouvait couler à flot tout au long de la journée. Régulièrement, ce dernier ravivait l’instinct de suprématie du propriétaire voulant se porter sur la plus haute marche du podium, pas celui de la bravoure ni de la force mais celui de l’intelligence et l’acuité technologique. Dans ce dernier domaine une fois il a partagé avec moi son trophée, pour une somme modique, il m’a vendu un CD contenant ce qui deviendra quelques années plus tard le format de prédilection de la musique nomade, sur un seul et unique CD, tous les enregistrements des Beatles étaient confinés, tous ! Seulement, ce CD ne pouvait pas être écouté sur une chaine Hi-fi quelconque, il ne pouvait être lu que par un ordinateur, la chose était si nouvelle à l’époque que le CD proposait son propre utilitaire de lecture. Malgré toute ma bonne volonté, je n’ai jamais écouté l’intégralité de ces enregistrements, l’envie n’est jamais venue, j’ai seulement écouté deux ou trois fois les grands succès de ce groupe liverpoolien 

13:20 Publié dans Anecdote | Commentaires (0)