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18/08/2011

Cri rusé

Derrière cette façade vitrée l’effet de serre se fait vraiment sentir, après avoir été pressés par la petite vieille qui a entamé la queue 2h30 avant le début du spectacle et 1h avant l’ouverture des guichets automatiques, nous patientons assis, on guettait l’ouverture de la salle pour tenter de choisir les meilleures places du carré dédié au placement libre mais compte tenue de la vitesse avec laquelle la salle se remplissait, nous savions que de vraies places assises allaient se libérer d’un moment à l’autre. Le rideau orné d’un faux jeu de l’oie racontant l’histoire que nous allions entendre s’est ouvert pour laisser la place aux animaux variés dans un champ pop enfantin où la nature foisonnait au son des cloches joyeuses, des moustiques, des grenouilles des poules trop confiantes et une petite renarde rusée un brin révolutionnaire et un peu trop sûre d’elle s’appliquaient à raconter l’histoire du cycle éternel de la vie légèrement pris en décalé sur le temps. Ainsi l’assassinat de la protagoniste par la balle d’un chasseur a ému un de plus jeunes spectateurs en provocant un cri de tristesse surprenant et attendrissant l’ensemble de l’assemblé qui a accueilli avec bienveillance la renaissance du printemps.

08:57 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (4)

17/08/2011

Ah mmm ok

Il est intéressant d’avoir de nouvelles des gens qu’on connaît, un tel a fait telle chose, une telle a acheté ci ou ça. Il est particulièrement intéressant d’entendre quelques détails sur des évènements que nous n’avons pas vécus, il est extrêmement intéressant de connaître le moindre détail sur une anecdote vécue par quelqu’un qu’on ne connaît pas. Tout ceci est bien sûr ironique, je n’ai rien à foutre que la prof de physique (que j’ai jamais vu mais qui adore les vin rouge moelleux [sic]) aie dit à la femme de ménage (qui est nouvelle et habite à 2h45 minutes en transport de l’école et enchaîne deux rotations pour péniblement s’en sortir et donner à manger à ses trois enfants qu’elle élève seule car son mari alcoolique mais gentil est parti de la maison avec une autre fille du village) qu’elle devait allait nettoyer avant la salle de cours B35 la D45 (celle à côté de la salle où une fois il y a 5 ans quelqu’un a vu deux jeunes hommes, Jean et Pierre, chanter de comptines et claquer de mains de façon trop tendre pour être viril). Pire, lorsque ce niveau de détail arrive à l’instant fatidique de la nourriture où une tente vivant sur la côte (celle qui doit gérer sa fille qui se fait battre, son fils en surpoids, son gendre qui fait rarement de crises d’épilepsie et les perroquets qu’elle élève qui adorent le miel pops) se met à préparer ses crevettes à l’ail (qu’il faut décortiquer une par une tout en épluchant autant d’ail que de crevettes pour en suite le faire frire dans une piscine olympique d’huile d’olive sans oublier d’ouvrir la fenêtre gauche pour laisser profiter des odeurs l’ensemble du quartier avant de partir à la messe dans cette église où un christ en bois surplombe l’assemble irisée par la lumière des vitraux), c’est simplement de la torture, contre laquelle la seule arme est dire de temps en temps Ah, mmm, ok, pour faire mine d’écouter le monologue maternel la conversation.

08:41 Publié dans Anecdote | Commentaires (2)

11/08/2011

Paon español

Assis devant cette énorme bibliothèque, tout petit je cherchais à regarder toujours la même chose placée selon les saisons et les humeurs en haut, en bas ou derrière les portes. Ce n’était pas un des grands classiques de la littérature reliés en cuir décorés aux lettres dorées ni ce monument monstrueux en quatre volumes de la Manche dont je ne veux pas me rappeler le nom. Par fois, un livre de physique ou électronique des années 60 passait avant l’exemplaire tant désiré. Lorsqu’un de tomes était entre mes mains je feuilletais délicatement les pages où des reproductions en papier satiné colorées avaient été collées sur la gravure en blanc et noir imprimé sur du papier gris. Une nature morte avec un lapin ou un agneau, je ne sais plus, ensanglanté provoquait un frison sur tout mon corps précipitant ma quête, de temps en temps une scène encore plus morbide et macabre interpellait mes yeux innocents, Saturne avide de la chair de sa chair me glaçait m’obligeant à sentir la folie dans ces yeux et puis grâce à l’automatisme du passage des pages, j’arrivais à l’image tant désiré remplie de couleurs de gaîté, de réalisme et d’émerveillement.
Environ 20 ans plus tard et avec 20°C en moins, je me suis retrouvé presque à l’aube d’une belle et fraîche journée d’hiver à faire la queue sur cette promenade qui ne mène à aucun pré. La bataille n’était pas gagné d’avance, mon gentil hébergeur-guide-de-touriste-estomac-sur-pattes m’accompagnant partout où je voulais aller a une tendance naturelle à s’exaspérer devant les ouvres qu’il ne comprend pas. Ainsi, avec un rythme plus que soutenu j’ai dû apercevoir et me souvenir des œuvres qui avaient feuilleté mon enfance et découvrir celles qui créeraient un nouvelle souvenir. J’ai ressenti une tristesse profonde lorsqu’en arrivant à la dernière salle, je ne l’avais pas vu, j’ai cru d’abord que les couleurs de sa grande queue déployée n’avaient pas retenu mon attention passant inaperçus à côté de l’éclat du sanctoral Greco-espangol, la patience de mon accompagnateur étant grignotée pas sa faim, nous nous somme précipités à l’accueil pour entendre « Eza pintura no ezta en exhibizion, la coleczion ez… »* j’ai pas entendu la fin de la phrase pour savoir qu’il faudrait que je retourne un jour dans la capital de la mère patrie.

*lez ezpagnols adorent zozoter, traduczion « Cette peinture n’est pas exhibée, la colection est… »

08:54 Publié dans Anecdote, Voyage | Commentaires (0)

02/08/2011

Clichés libres et hanséatiques

Vrais

  • Les villes teutonnes sont calmes, vides et vertes. Elles ont été plus ou moins détruites pendant la Seconde Guerre Mondiale, le devoir de mémoire y est toujours présent.
  • L’omniprésence de l’eau dans une ville la rende belle.
  • Un lac bordé d’un parc et d’une ville : le parfait paysage
  • La cuisine dite « française » est chic partout.
  • La nudité est commune dans les saunas, même lorsqu’ils sont mixtes (horreur)
  • Les grands et beaux blonds sont  plus nombreux outre-Rhin.
  • Les blonds ont du succès auprès des bruns et vice-versa.
  • Les allemands ont du mal à faire tomber la chemise même en dansant dans un endroit chaud.
  • Schwule Feier ne veut rien dire, Gay Pride se traduit par CDS (Christopher Street Day).
  • Woglinde, Wellgunde et Flosshilde sont vraiment sorties d’un sex-shop de la Reeperbahn.


Faux

  • Les ports sont près de la mer.
  • Un port est une zone sordide et moribonde remplie d’entrepôts vides et vieillissants kidnappée par des syndicats.
  • La vue sur un port industriel est moche.
  • Tout le monde parle anglais
  • L’allemand est une langue moche à entendre
  • L’audace architecturale n’existe pas en Europe
  • Seulement à Paris les travaux castor existent et perturbent le RER
  • Le hamburger y a été inventé (A vu du nombre de restaurants proposant « Le meilleur hamburger du monde » )

 

08:34 Publié dans Anecdote, Voyage | Commentaires (8)

29/07/2011

Poésie fantasmagorique

La chaleur est accablante, les pièces vides se remplissent à travers les grandes fenêtres vitrées du paysage paradisiaque qui renvoie la mer, la baie et la ville. Mon temps libre se reparti entre la contemplation quasi divine de la mère, la relecture assidue de la seule bande dessinée où un homme blond et musclé a été dessiné torse nu uniquement une fois et le re-feuilletage répétitif de ce magazine gratuit d’une ligne aérienne nationale. J’aime regarder ce magazine, même si les articles bilingues encadrés de belles photos et de rêves de destinations lointaines ne m’inspirent pas la lecture, le seul intérêt réside dans cet article sur la peinture surréaliste de cette artiste que je ne connais pas. Je ne veux pas regarder les reproductions, les personnages filiformes et fantasmagoriques me font peur mais les situations irréelles attirent mon œil. J’ai dû faire passer ces quelques feuilles aussi vite que possible de centaines de fois pendant plusieurs étés d’affilé. Pourquoi cela me fascinait et m’intimidait, je ne le sais pas, je ne voulais pas m’y attarder de peur de faire de cauchemars la nuit et je voulais me plonger dans cet autre monde pour m’éloigner de la vacuité monotone de ces vacances.
Dix ou douze ans se sont passés, les images que j’avais malgré moi imprimé dans ma mémoire étaient poussiéreuses, au détour d’un couloir dans un musée d’art moderne dans lequel je n’avais jamais voulu aller, je me trouve face à face, je me sens absorbé par ce monde, par ces spirales, j’aperçois les couleurs et les motifs pour la première fois sans peur seulement la fascination d’un monde imaginaire et poétique est restée. Sept ans se sont encore passés avant de me rappeler ces souvenirs sur Remedios Varo et sa peinture.

08:24 Publié dans Anecdote | Commentaires (0)