Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/03/2011

A la sortie du centre LGBT

C’était la deuxième ou troisième fois que je me rendais dans ces locaux qui faisaient office de centre LGBT. Chaque soir une association différente tenait sa permanence, les filles de leur côté, les randonneurs, les catholiques et ceux de l’association de convivialité que je commençais à fréquenter, entre autres. Ce cher corps associatif m’a accueilli les bras ouverts, j’aimais y aller car je côtoyais ainsi de gens en dehors du lycée ,à cette époque là ne ils pensaient qu’aux équations mathématiques. Ce soir là, après avoir papoté, j’ai quitté le centre tôt pour pouvoir être éveillé en cours la lendemain, à ma sortie, je l’ai croisé, un jeune homme à la mine triste qui regardait le panneau affichant les horaires d’ouverture et de réception de différentes associations, avant de fermer la porte je lui ai dit « monte, ils sont sympas », il m’a répondu « Non, merci, je ne fais que regarder ». Je n’ai pas voulu insister mais aujourd’hui je me dis que, peut être, si j’avais voulu insister un peu, il aurait pu s’épanouir plus tôt (je veux croire à une fin heureuse) dans la vie gay qu’il mène aujourd’hui ou mènera un jour.

06:43 Publié dans Anecdote | Commentaires (3)

09/03/2011

Saveur café que j'aime ta saveur café

A deux moments ma vie a été marquée par le café, la toute première fois que j’ai eu l’autorisation d’en boire et la première fois que j’ai pris un double espresso. Lorsque j’étais enfant, un oncle à moi avait pris l’habitude de nous emmener petit-déjeuner un buffet tous les dimanches matin, ce qu’on appellerait actuellement « bruncher ». On mangeait allégrement des fruits, des œufs brouillés au jambon ou à la saucisse, des viennoiseries et certainement d’autres choses qui m’ont moins marqué. Dans ces restaurants, dès que je déposait mes couverts sur le côté de l’assiette, elle était emportée par un serveur, peu leur importait si j’avais fini ou pas, ceci m’a valu quelques contrariétés du genre « Maman, le garçon vient d’emporter mon assiette, y avait encore toute la saucisse, je n’avais mangé que les œufs ! ». Un jour à la fin d’un de ces petits-déjeuners gargantuesques, le café a été servi aux adultes,  j’ai voulu le goûter, ma mère m’a autorisé à tremper me lèvres dans cette boisson qui allait m’empêcher de dormir toute une semaine si on l’écoutait. Au premier abord, elle n’avait aucun goût, juste une couleur noire, c’était un véritable jus de chaussette que j’ai du agrémenter avec du sucre et du lait pour le faire ressembler au lait chocolaté que j’avais l’habitude de boire.
J’ai mis une bonne dizaine voire douzaine d’années à en reboire. J’allais rentrer en terminale, probablement nous étions fin août ou début septembre, cet après-midi là légèrement recouvert, après avoir mangé et avant de prendre la voiture pour rentrer chez nous, un de mes oncles a voulu s’arrêter pour prendre un café, certainement parce qu’au fond de moi je voulais prouver que j’étais assez grand pour boire un café, je l’ai suivi et pris un double espresso, j’ai bien mis une heure à le finir tellement il était amer, corsé et fort. Il s’agissait du premier vrai café de ma vie. Mon corps qui n’était pas habitué à un tel afflux de caféine n’a pas trouvé son sommeil à l’heure habituelle, j’ai donc décidé de le chercher sur Internet. Chaque click à cette heure tardive et libre dans un site de charme pour les garçons qui aiment les garçons amplifiait l’effet de l’excitant empêchant de plus en plus ma rencontre avec Morphée, même si à ce moment ce n’est pas avec lui que j’aurais voulu passer la nuit. J’ai retrouvé le calme et la fatigue lorsque tout le monde s’est éveillé pour commencer une nouvelle journée.
Sept ou huit ans plus tard, j’ai appris à aimer le café, le vrai, celui torréfié et préparé correctement, ceux aux origines seules ou au mélanges personnalisés. L’utilisation de ma machine italienne est presque devenu une addiction tellement sont café est meilleur que celui des cafetières à filtre ou a piston y mettre du sucre est une hérésie qui n’est permise qu’à petit copain... Saveur café que j'aime ta saveur café…

24/02/2011

Relevé

Dans cette station balnéaire hors saison tout était parfait pour se reposer, la plage étant vide le soleil et le sable remplissaient l’espace abandonnée par les touristes. Même étant sûrs que nous ne pourrions pas faire la fête tel qu’on aurait pu le souhaiter, nous avons décidé d’aller au Pincante, bar-boîte gay qui ouvrait tous les jours à partir de 23 heures. A notre arrivée, le personnel était plus nombreux que les clients, un air de lassitude se sublimait dans l’ambiance. Un écriteau annonçait un show de strip-teaseurs dès minuit tous les jours, la soirée ne serait donc pas gâchée. Quelques minutes avant minuit nous avons remarqué la présence de deux garçons, leur corpulence et morphologie ne laissaient de place au doute, on allait les voir moins habillés d’ici peu. Quinze minutes après un garçon est sorti de la réserve-vestiaires, il portait un boxer noir et arborait une belle érection, pas comme on peut l’imaginer au premier abord visible sous son boxer, non son sexe pointait et s’exposait à la vue de tout le monde. Ainsi présenté, il est monté sur le bar pour y marcher, ce qu’il faisait ne peut en aucun cas être qualifié de danse tellement c’était simple et arythmique, lorsque son érection commençait à diminuer, il rangeait son outil, le caressait quelques instants et un fois en forme il l’exhibait fièrement, à l’issu de son spectacle, il est allé au fond de la salle où il a enfilé un pantalon. Pendant ce temps, un deuxième marcheur déguisé en cow-boy habillé d’un slip Unico ne couvrant que la moitié supérieur de ses fesses et chaussant des santiags a commencé à faire des tours sur le bar, son déhanchement était légèrement plus sensuel que celui de son collègue, il arrivait à maintenir une solide et visible érection à l’aide d’un cockring, ce garçon fier et sûr de son matériel est descendu et est venu me montrer de très près qu’il savait « danser » ou mieux dit faire bouger sa queue de droite à gauche grâce à ses hanches. En se retirant, il s’est approché encore plus de moi et a mis, tel un cow-boy, ses mains à côté de sa bite sur l’élastique de son slip et a dit en regardant d’un coin d’œil son instrument: "una propinita"*

 

*NDLR : una propinita = un petit pourvoir

10/02/2011

Call me Verdi, Aïda Verdi

Un film sans musique est fade, un film avec une mauvaise musique est une catastrophe suffisamment grave pour sortir du cinéma en pleine séance. Très souvent, lorsqu’un film emploie un morceau d’opéra, souvent un air, il souligne et amplifie l’état d’âme du personnage qu’il décore. Andréa Chénier dans Philadelphia, la chevauché des Walkyries dans Apocalypse Now et bien d’autres. J’aurais pu rajouter Tosca dans Quantum of Solace mais je trouve que Vissi d’arte n’a rien à voir avec un complot pour priver un pays d’eau, cet scène a été utilisé pour mettre en avant le Bregenzer Festspiele, festival lyrique d’été où est mise en avant la Spiel auf dem See (Opéra sur le Lac). Comme les fans de l’agent 007 on pu le voir, la scène principal de ce festival est montée au-dessus du lac de Constance et les sièges se placent sur la rive, c’est grâce à cet opus de l’agent secret que j’ai connu ce festival.

A notre arrivée le soleil commençait à décliner, les couleurs jaunes-dorées-orangés du crépuscule apparaissaient lentement se reflétant sur l’eau du lac au son des moustiques avides de sang non autrichien. Les touristes arrivaient à pied, en bus, en train ou à bateau pour voir ce spectacle pharaonique au sens propre comme au figuré du terme. Aïda est un opéra qui a besoin de prêtres, pharaons, esclaves et guerriers en grand (sur)nombre. Lorsqu’il est transposé dans un décor new-yorkais des années trente revisité avec le code couleur de l’ancien Egypte le résultat détonne, on trouve des riches pharaons habillés en smoking et robe de soirée, des esclaves latinisés en haillons, des prêtres aux chasubles blanches et roses et une statue de la liberté bleu égyptien en morceaux. Si à cela on rajoute, des bateaux qui flottent et volent, des comédiens qui nagent, une scène qui s’enfonce dans les profondeurs du lac et une la tête de statue de la Liberté sortant des eaux et se plaçant 20 mètres au dessus des spectateurs, on se retrouve scotchés à son siège les yeux grands ouverts comme un enfant émerveillé pendant 3 heures au point de même pas sentir les moustiques ni la fraîcheur des nuits Bregenzoise.

11:58 Publié dans Anecdote, Opéra, Voyage | Commentaires (0)

09/02/2011

Lapin rouge

S’il s’agissait d’un ours, son nom était Ours, si c’était un renard, je l’appelais Renardot, je n’arrivais pas à personnifier aucun des mes doudous ou peluches, même pas mon préféré, un lapin Duplo que, selon ma mère, mon père a ramené des Etats-Unis d’un voyage professionnel lorsque j’était tout petit. Ce lapin a toujours été à mes côtés, j’ai dormi avec lui jusqu’à l’âge de 10 ou 11 ans, il a était au centre d’innombrables disputes avec ma sœur, il m’a accompagné partout en voyage. Il a fait son dernier voyage de jeunesse avec moi à la plage. Un jours après être passé l’après midi à barboter au bord de la piscine, je l’ai cherché dans la chambre et il n’y était pas, la tristesse m’a envahi, je l’avais perdu pour toujours à cause de ma foutue obsession de l’avoir toujours à mes côtés. Je l’avais perdu, quelqu’un avait peut être volé une lapin rouge qui perdait régulièrement le pompon blanc faisant office de queue, j’ai passé tout ma soirée à me souvenir de lui et à faire mon deuil d’enfant. Le lendemain, sans trop d’espoir, nous avons attendu la femme de chambre pour savoir si elle ne l’avais pas vu ou pris par erreur. Selon se dires, il avait dû partit avec les draps dans le conduit de la buanderie de l’hôtel. Armés des informations qu’elle nous a proportionnées nous sommes partis à sa recherche, la responsable de la blanchisserie, nous a dit qu’elle n’avait rien vu, ce qui a anéanti dans moins d’une seconde mon dernier espoir de le retrouver. Attristé, les larmes aux coins des yeux, elle m’a réconforté en expliquant que le condit du linge sale contenait plus de 3 jours de draps donc s’il y était prisonnier, il ne sortirait que 2 ou 3 jours plus tard. Le croyant volé vraiment tant il était précieux pour moi plutôt que perdu, on est repartis. Deux jours plus tard, la réception nous a donné un message de la part du services de blanchisserie nous demandant de nous y rendre, j’ai su à ce moment qu’elles l’avaient retrouvé, que personne n’avait volé Lapin que je pourrais continuer à inventer des histoires avec lui, mais avant tout que c’était son dernier voyage. A notre retour de vacances, pour le protéger de toute péripétie ultérieure j’ai décidé de le ranger dans une vitrine d’où il me regarderait grandir et où je le verrais à chaque fois qu’un souvenir d’enfance referait surface.

16:26 Publié dans Anecdote | Commentaires (0)