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17/12/2010

Todo hombre tiene un interior que mostrar

Pour toute personne ayant fait un peu d’espagnol, c’est phrase n’a aucun secret, tout homme a un l’intérieur à monter, elle n’a pas énormément de sens, mais si on se dit que par intérieur il faut comprendre « des sentiments » tout va mieux et là on est tous d’accord, l’homme du XXIè doit montrer ses émotions sans complexe, on adore tous ces hommes viriles de l’extérieur, tendres et attentionnés à l’intérieur. Mais en fait on a commis, un contresens en comprenant ainsi la phrase, interior il faut l’interpréter par « dessous », ce qui donne alors, tout homme a un dessous à montrer, ce qui est légèrement plus ambigu. Quel dessous ? Celui des pieds ? En replaçant encore plus dans le contexte*, on doit remplacer dessous par « sous » pour obtenir une idée complètement saugrenue, tout homme a un sous à montrer. A ce niveau de traduction les deux énoncés jouent sous le même manque, celui du complément du mot intérieur/sous qui est vêtement. Qu’ils sont coquins les gars du marketing ! Tant de mystère pour ne parler que de sous-vêtements.

Le titre de ce billet est, on l’a bien compris, a été emprunté à une marque de sous-vêtements masculins, la première dont les images publicitaires m’ont émoustillé à l’adolescence car elles étaient différentes. J’étais habitué à celles des hommes tronc qui ne montre que la partie de l’anatomie concernée, centrée sur les hanches, du nombril au haut des cuisses. Cette marque mettait en scène des beaux hommes musclés, légèrement bronzés, bien maquillés…des mannequins de sous-vêtements pour faire simple et/ou saliver, sur les boîtes des produits ou sur les affiches 4*3 mètres, on voyait l’ensemble de leur corps même leur visage. C’était une première pour moi car même si cK avait déjà fait fureur avec Marky Mark quelques années auparavant, moi, je ne l’avais jamais vu. Je ne sais pas si c’est grâce à ce souvenir, que je trouve tant de plaisir à regarder les publicités des slips (idéalement taille base), boxers, shortys, jockstraps voire caleçons*. Dans mon imaginaire, ces hommes parfaits et inexistants sont remplis d’une énergie érotique qui peut m’allumer au quart de tour, dans presque tous les cas plus vite que les images de ceux qui sont complètement dénudés. Depuis quelque temps, j’ai remarqué que certaines marques pour attirer le publique font un travail exemplaire dans le choix des mannequins, des maquilleurs, des photographes, des décorateurs, des retoucheurs Photoshop, que leur travail dévient commercialement artistique, je n’ai donc pas été surpris lorsque j’ai découvert l’œuvre Brief encounters de Jason Salzenstein chez Brüno Gmuender qui recense les plus belles publicités artistiques des sous-vêtements masculins des derniers années.


*Les strings et les tangas sont à prohiber

Rmq. Ceci n’est pas un publi-redactionnel, je rends au César ce qui lui appartient




15/12/2010

A quoi vous fait penser le mot kitsch ?

On m’a posé cette question lors d’une khôlle de culture générale lorsque j’étais en Math Sup, au grand étonnement de la khôlleuse, j’ai réussi à lui construire une réponse cohérente et fournissant de l’information tout en noyant le poisson. A l’issu elle m’a félicité, remercié avec un beau 17/20 et avoué que c’est rare de trouver un scientifique qui sache parler et discuter de sujets non scientifiques. Ce malheureux constat, je l’ai vérifié tout au long de mes études supérieures. Les élèves de CPGE ou école d’ingénieurs sont, certes bons, très bons voir brillants, lorsqu’il s’agit de résoudre une équation mais en dehors, ça laisse souvent à désirer.
Pendant des années, ils m’ont prouvé que les seules choses qui leur intéressaient étaient les filles, l’alcool, le foot et montrer qu’ils avaient une plus grosse en trouvant une solution aux équations plus vite que toi. Puis, lorsqu’ils ont grandi et obtenu un emploi, cela n’a pas changé, ils ont juste rajouté la surconsommation d’objets futiles à la liste. En fait, je ne les aime pas car je ne partage avec eux aucun point commun (si peut être, certains d’entre eux aiment le rugby et moi j’adores les rugbymen des calendriers ;-)

En dépit d’être parti du même endroit qu’eux, d’avoir parcouru le même chemin, d’avoir vécu dans le même monde, d’avoir été soumis au même contexte, pourquoi mon chemin et celui des autres ont divergé ?

Personnellement, je ne crois pas être né sous une bonne étoile, ni que cela soit dû à ma sensibilité envers les charmes de beaux hommes. Peut-être, je me suis toujours trompé en pensant que j’ai suivi le même chemin que mes collègues, j’ai du suivre un route parallèle presque dans une autre dimension. Lorsque les autres enfants allaient avec leur parents voir un match, on m’amenait au musée, quand je voulais un certain jouet, au lieu de l’avoir tout de suite, mon père m’aidait à économiser pour me le procurer, je lisait tout ce qui me passait sous le nez et je ne regardais pas tout ce qui passait à la télé. Ce sont ces petites différences qui ont construit mon socle différent de celui des autres et ont fait diverger mon chemin. Ce dernier croisse fort heureusement d’autres routes, chemins ruraux, sentiers plus mois empruntés qui mènent à des rencontres qui construisent la vie, il me permet aussi de surmonter l’autoroute que tout le monde veut suivre et de jeter un coup d’œil critique de temps à autre.

15:31 Publié dans Anecdote, Idées | Commentaires (4)

14/12/2010

Un non problème

Comme tout représentant de l’invisible communauté des homosexuels, je dois me confronter à cet éternel coming out, il faut le dire nous, les homos, effectuons un coming out au moins à chaque fois qu’on désire que les gens nous connaissent vraiment. Ma stratégie est celle du non-problème, en général j’essaie de le faire comme toute autre information non sensible, du genre j’aime le massepain ou j’aime pas les chiens. Voici un petit récapitulatif de mes coming out.

  • Au lycée avec ma meilleure amie : Elle : T’aime bien ce garçon au cheveux longs, n’est-ce pas ? Moi : Oui, je le trouve beau, tout comme toi tu trouves belles la prof de bio.
  • En classe prépa : En jouant avec un ami aux devinettes, Lui : T’as fait quoi hier ? Moi : Je suis allé à une association où il faut être heureux pour y aller, Lui : Ca y est! une asso’ gay! (au bout de 30 minutes de questions pour deviner)
  • En école d’ingé : On offrait des polos avec le logo de l’école, quelqu’un dit à l’assemblé : « avec ce polo, c’est simple de draguer, tu as déjà l’étiquette qui fait tomber toutes les nanas », il se retourne vers moi et me dit « ou les mecs, c’est pareil, ils tombent aussi »
  • Au boulot : Lui : elle est belle cette blonde, Moi : Peut être, Lui : T’aime pas les blondes ? Moi : Non, Lui : les brunes ? Les rousses ? Moi : Ni l’une ni l’autre, Lui (d’une voix hésitante) Les blonds, Moi : Bingo !
  • Ma mère : à son arrivée à l’appartement que je partage avec chéri, lorsqu’elle a vu qu’il n’y avait qu’un lit et le calendrier des Dieux du Stade accroché au mur. Elle a rien dit, mais nous savons qu’elle a tout compris.

 

12:47 Publié dans Anecdote, Gay | Commentaires (2)

13/12/2010

L’anneau du Nibelung, 1ère journée, La Walkyrie, 2/4

Vite !  La scène prend feu! J’ai peur ! La séance n’aura pas lieu ! Remboursement ! Dès mon entrée dans la sale un petit foyer brûlait entre l’orchestre et le rideau, les pompiers n’arriveront pas, le feu fait partie de la décoration, de même que l’eau qui a coulé pour emmener le printemps avec ses amours incestueuses et ses pommes de vie. Tout le monde attend, la début de l’acte III pour entendre « la » chevauché, les néophytes le confondent avec le début du deuxième acte, mein Gott ! Dans cette mise en scène pendant que l’orchestre joue seule, une explication sur la nature du travail des Walkyries est projeté, dès que le chœur débute, c’est beaucoup moins classique, les corps des héros morts au combat gisent nus et ensanglantés sur la scène, leur âmes sont ressuscitées à tour de rôle par l’une au l’autre de ces guerrières germaniques habillés en infirmières à talons et conduits au Walhalla où quelqu’un devra les habiller sinon, ils prendront froid. Après avoir satisfait les oreilles et m’être rincé les yeux, j’ai patienté, non seulement l’immolation par le feu de l’enfant Brünnhilde qui perd le sommeil. J’ai attendu les deux moments les plus magiques de cet opéra, Sieglinde ne demande qu’à mourir, son morale est aux antipodes des aigus des Waltraute, jusqu’au moment où sa demi-sœur Brünnhilde lui annonce qu’elle est enceinte de leur frère. A ce moment, elle est saisie d’un violent effroi, son visage rayonne d’une joie sublime, l’adrénaline et l’amour pour son enfant, la poussent à demander aux Walkyries de l’aider, d’aider la mère, Rette mich, Maid! Rette die Mutter! Sa voix et la musique me transportent exactement au moment où son corps se remplie désespérément de l’envie de vivre. 50 lignes de dialogues plus loin, le sort de cette mère est sauvé –celui des dieux est donc compromis-, elle doit remercier sa protectrice, dans une vague de joie portée par la musique, comme celle qu’on n’a pas entendu depuis 4h30, un O hehrstes Wunder’ Herrliche Maid ! me noie et m’emporte dans son allégresse. L’appréhension que j’éprouvais avant en me disant « va-t-elle réussir à me transmettre la joie » s’estompe, elle l’a fait, je suis aux anges, tout s’est bien passé, je peux partir 50 minutes plus tard.

La suite, c'est pas tout de suite

Des images, Le prélude

12:11 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (0)

L’anneau du Nibelung, Prélude, L’or du Rhin, 1/4

Après une heure quarante minutes où les péripatéticiennes hambourgeoises ouvrent le chemin des dieux Muclors menacées par une fronde de géants maçons syndiqués kidnappeurs qui les pousse à se promener au fin fond d’une grotte mystérieuse à la recherche de deux objets avec des super-pouvoirs. On entend une voix peu commune (une contralto, c’est étonnant au milieu de toute les autres sopranos de la tétralogie), au début, on ne sait pas d’où elle vient, mais elle envahit le théâtre, le silence déjà religieux s’intensifie pour écouter et sentir le passage de la sagesse, cette voix qui prédit la fin des dieux et les conjure de bien agir enchante, envoûte, enivre jusqu’à sa disparition, sa performance couvre l’orchestre ou du moins oblige le cerveau à filtrer la musique pour ne discerner que la voix. En dépit d’avoir traversé le plateau sur toute sa longueur, elle était ailleurs dans ce monde de prémonitions au dessus de tout le monde, même du Dieu des Dieux. 
Peu de temps s’écoule, le rideau se ferme en cachant une échelle de Jacob décorée d’une cinquantaine d’hommes vêtus de caleçons et marcels blancs. Les applaudissements se font ressentir dans cette nuit de la première. Erda, le spectre passant, en a reçu plus que tous les autres, surtout plus que le metteur en scène qui a accueilli quelques huées habituelles du publique de Bastille.

La suite, c'est tout de suite


Des images

12:00 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (0)