15/03/2012
Violence verbale
Ne pas savoir exprimer ces émotions peut engendrer de la violence physique, en tout cas cela a été dit une fois il y a des années dans le quotidien de référence. Pas plus tard qu’avant hier en écoutante la complainte de Don Ottavio et les airs de Doña Anna et Doña Elvira, je savais que j’allais m’énerver contre moi-même quelques heures plus tard. Il m’est toujours très simple de dire « C’était triste comme il le fallait », « J’ai beaucoup aimé » ou « Les sentiments étaient au rendez-vous » mais je ressens un besoin de plus en plus fort de pouvoir dire exactement ce qui m’a fait ressentir de la joie, de la tristesse ou tout autre sentiment en écoutant une ouverture, un air, un duo, etc. Est-ce une note exécutée à la perfection ? Une technique particulière de chant ? Je ne sais pas. En attentant de savoir par quels moyens je commencerai à combler ce manque, je ne pourrai dire que : « Putain, il maestro a fait un super travail, je suis con, comment j’ai pu bouder cet œuvre, le surnommé opéra des opéras ?, merde, pour la deuxième fois, la voir en live m’a convaincu, presque converti »
08:21 Publié dans Confession, Opéra | Commentaires (0)
14/03/2012
Le vide rempli l’espace
Vide, bleue, lointaine est la mélancolie. L’opéra a une forte tendance à dilater le temps pour transmettre les plus beaux sentiments, lorsque cette transformation atteint la dimension spatiale, le vide et l’économie de mouvements et décors exaltent ce que la musique exprime. Comment expliquer la force d’un duo passionné lorsque les amants sont si éloignés physiquement par un décor dont les éléments de continuité les unit plus qu’une véritable étreinte ? Pourquoi un simple geste synthétisant l’action est plus puissant que son déroulement entier ? C’est certainement grâce à ce qui est écrit dans la partition de Pélléas et Mélisande.
15:23 Publié dans Opéra | Commentaires (0)
02/02/2012
Une idée française de musique russe
Je n'aurais jamais cru qu'un jour je serais à l'aise dans un baignoire, à l'aise c'est un grand mot, disons que je pouvais profiter d'un spectacle comme si j'étais chez moi, sans chaussures, les pieds sur une chaise ou sur une autre, sur le canapé, assis en tailleur, les jambes de côté de l'autre. Un double voire un triple spectacle se déroulait sous mes yeux, d'un part un miroir dont l'usage date de l'ancienne époque où l'on venait pour être vu me renvoyait une fabuleuse image des spectateurs captivés par la scène. En suite, le spectacle de l'orchestre accompagné des habitudes et tics des musiciens -qui éventuellement pourraient être étudiés sans souci depuis ce canapé-. Finalement, l'objet de ma venue : l’œuvre représentée ce soir là. Cette plantation russe de cerisiers me rappellera toujours la blancheur spectrale d'un intérieur minimaliste bourgeois que j'ai vu il y a des années au théâtre. Ici, j'ai été surpris par la musique des souvenir, des notes entendues chez Lulu et même chez Moussorgsky, des chants représentant bien l'image qu'on a de la Russie mais surtout j'ai aimé ce contraste entre une soirée qui se voulait joviale et le désespoir ambiant dû à la chute imminente. Cerise sur la Volga, le compositeur qui pour une fois été vivant a pu se faire applaudir lorsqu'il est monté sur la scène.
23:30 Publié dans Opéra | Commentaires (0)
27/01/2012
C'est de la folie
C'est en aucun cas une lassitude de l'activité à l'origine de ce que j'écris parfois ici, loin, très loin de là, mais un sentiment de répétition de toujours dire la même chose avec les mêmes mots. (pause déjeuner) Je ne pourrais pas dire pourquoi je croyait la phrase précédente vraie, après relecture des articles concernés, ils ne sont pas si semblables, certes ils traitent tous le même sujet mais depuis des angles différents. Certains s’attachent aux détails vus, d'autres au ressentis, une partie fourni des détails précis voire une séquence d’événements, une autre laisse planer le mystère. Celui-sera peut-être différent, auto-évaluation dans quelques lignes.
Tout est dans la tête, rien n'est réel. Je ne peux pas entendre un orage entre les cordes, les cuivres et les percutions. Les voix dans ma tête chantent comme un quinté non simultané, elles me poursuivent, elles essayent de m'amadouer tantôt avec des chansons d'amour, tantôt avec des chats tragiques, elles ne peuvent me parler que des secrets, je les aime ces voix. Comment croire ces voix qui ne sont pas continues ? Chaque mélodie a un début et une fin parfois aux sonorités empruntées à d'autres mondes, ces sont des vagues discontinues, je ne peux pas me laisser porter et pourtant, je sombre avec elles. Les voix sont devenues des images, des mimiques, des cartes de jeux jetées tel mon sort, je m'en sortirais pas, je suis perdu, depuis le début.
Auto-évaluation : C'est obscure comme texte mais pas assez pour faire ressentir la folie que « La dame de pique » as dépeinte hier. Copie à revoir.
16:03 Publié dans Blog, Opéra | Commentaires (0)
17/01/2012
Perfide, perfide, Punk
Acte 1 : Quelque part au dessus de l'arc en ciel
La publicité a été efficace, il nous a soufi de deux écoutes pour nous convaincre d'aller au concert du quatuor, la réinterprétation de la musique de films était alléchante et couronnée par le talent d'une chanteuse et d'un cantatrice internationalement reconnues. Parmi la liste des titres à connotation très joyeuse-arc-en-ciel, un vent d'ouest a apporté la magie, nous suivons le chemin non jaune mais magnifique d'une voix au note claires, justes et vécues, nous étions les compagnons fidèles de cette voix. Nous nous devions donc de l'accompagner et de l'écouter dans son registre et dans son répertoire.
Acte 1,5 : La découverte (acte fantôme)
« Perfide et perverse Manon […] je voyais mon destin dans les yeux de Manon », l’œuvre littéraire se résumait à ces quelques paroles. Penser que quelqu'un (quelques uns, je le saurais par la suite) avait fait un opéra ne m'était pas venu à l'esprit mais peu importe, elle sera Manon, le vœu de l'entendre s’exhaussera.
Acte 2 : Chronique d'une mort annoncé
L'agent infiltré Jorge Federico Xocolli d'Alt annonce la couleur des représentations, dans les couloirs de l'institution la cantatrice vedette décrie la mise en scène, cette dernière pourrait les faire tourner au vinaigre -d'alcool coloré-. Sans connaître l'ampleur réelle de dégâts, l'anecdote me fait sourire et je me moqué des caprices des divas. Mais les informations officielles sur le sujet laissant présager un choc temporel pour le moins différent me font adoucir mes propos et surtout craindre un désistement pur et simple de la voix. L'arsenal légal mis en place pour éviter ce type d'éventualités a servi de filet de sécurité à mes nerfs qui n'était assurées que par l'amour de la diva envers son publique.
Acte 3 : Les anticipations auto réalisatrices des trois singes
Scène 1 : Je ne parle pas
Ne pas assister à la première d'une représentation a son lot d'avantages, il est très simple de se faire une idée de la sauce à laquelle on va être mangé. Tous en chœur, média, amateurs, spécialistes, passionnés chevronnés, même les gens qui ne s'y intéressent pas ont donné le la. Le spectateur est confronté à la laideur pure (photo à l'appui) et pris pour un écervelé. La metteuse en scène n'a jamais lu le livre ni trouvé personne pour le lui expliquer. C'est tellement bas que très souvent ils ont oublié d'annoncer la couleur des autres aspects de la représentation. Prévenus nous étions, la déferlante frappera moins fort.
Scène 2 : Je ne vois pas
Pris séparément, isolés du monde et coupés des liens les pseudo unissant entre eux certains aspects auraient pu avoir du sens même une certaine beauté. Sans être trop exigent, j'accepte le couleurs criardes, les pizzas comme repas d'adieux, même la moto -recyclée de Cendrillon par soucie d'économie sans doute-. Je suis trop bon publique, absolument pas exigent en ce qui concerne les mises en scène, j'ose dire que sans les punks et le chariot de supermarché acrobate tout aurait pu passer. Je me demande pourquoi (et qui l'a laissée faire ? A-t-elle un pouvoir si grand lorsqu'on passe la commande ?) la metteuse en scène n'a pas compris qu'il vaut mieux une unité caricaturale qu'un pot-pourri (au sens propre du terme) d'idées non abouties. Soit un transpose toute l'action et tous les personnage aux années 80 à la sortie du Wembley Stadium un soir de match ou bien dans une partie fine SM ou à la sortie d'un drive américain des années 50 mais on ne mélange pas le tout. La nature aime la continuité. Reprenant l'idée de la beauté séparée des éléments et puisqu'il n'était pas possible de ne pas remarquer leur plastique les 3 figurants torse nu parés de jupes colorés ou bien les manipulateurs SM remplissaient bien la clause du contrat « clin d’œil au publique joyeux-arc-en-ciel » à croire qu'elle est obligatoire...
Scène 3 : Je n'écoute pas
Les premières notes me font comprendre, la musique française existe, l'ouverture a bien les intonation et les modulations de la langue de l'Abbé Prévost, c'est surprenant. Mais elles s'effacent, elle ne sont plus consciemment entendues, dès que sa voix résonne, dès qu'elle se fait entendre, elle ressemble sans être identique au souvenir, elle es plus naturelle, moins instrumentée, elle est belle, ressentie et habitée. Ainsi le chagrin que l'amour abandonné entraîne en elle s'accroche à un simple objet, la petite table, instrument de toute la mélancolie et la tristesse réunies. Mais elle n'a pas été seule, la palette de sentiments s'est étoffé, vengeance profonde et noire et désespoir adouci par l'accent chaleureux des r roulés ont marqué la soirée.
Acte 4 Épilogue
Après avoir relu quelques une des opinions sur le spectacle, j'ai la légère impression d'avoir vu le même mais d'avoir entendu un autre, je ne peux attribuer cette impression qu'à la peur qu'avaient les chanteurs le jour de la première, il savaient pertinemment qu'ils allaient être hués indirectement lorsque le publique d'habitués s'acharnerait sur la metteuse en scène, cela a dû certainement affecter leur performance.
12:20 Publié dans Opéra | Commentaires (2)