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19/04/2011

La dague et le poison

Tout le monde connaît leur tragique histoire d’amour, ici au milieu des mètres et des mètres d’étoffes rendant à la renaissance italienne toute sa beauté, les décors d’une citée de Vérone idéale empruntée à Piero della Francesca transportent le spectateur dans un autre monde. Ce monde qui pourrait être réel se transforme dans celui des rêves étoilés dès les premiers pas. La jovialité du décor et la haine interfamiliale de l’action sont comme maintenues à l’extérieur de la bulle étoilée dessinée par Roméo et Juliette. Elle s’est formée lorsque j’ai vu ce regard de Roméo qui ne peut être mieux décrit que par ce qu’il ma fait ressentir :avec ce regard énamouré, j’ai fondu sur place, il aurait pu me demander de prendre sa dague et me l’enfoncer au fond de moi que je l’aurait fait sans réfléchir. L’expression de ses sentiments envers Juliette suintait de toute sa peau, de toute sa musculature de tous ses mouvements, ils m’envahissaient au point que j’aurais voulu être à la place de cette femme qui se débattait magistralement entre amour et devoir, joie et tristesse, rêve et réalité. Comment ne pas sortir de cette présentation de Roméo et Juliette (Chorégraphie et mise en scène de Noureev et musique Prokofiev avec les sublimissime Karl Paquette en Roméo) le cœur contracté et bleui ? Je ne sais pas, peut-être fort heureusement réconforté par le soleil éclatant d’un samedi après midi.

11:56 Publié dans Emois, Opéra | Commentaires (0)

29/03/2011

Osez la tristesse, Luisa au pays alpin

Dans les collines et les vallées, entre les fermes séculaire et les palais gothiques l’amour s’entretue. Ici où il ne manquait qu’une vache pour compléter le décor, l’élasticité du temps dans les évènements de l’opéra a fait ma joie. Un duo appassionato sur le seuil de la mort qui réellement dure 30 secondes se transpose en 20 minutes d’alanguissant désespoir chanté me transportant ainsi dans le compréhension pathétique de leur destin. Seule bémol sur ce tableau, l’italien, les intonations et sonorités de cette langue s’associent automatiquement avec la joie de vivre méridionale, ce qui nuance malheureusement le ressenti de la tristesse opératique. Cette Luisa Miller, grande sœur sans aucun doute de Violetta, celle de la Traviata, a rempli donc haut la main son rôle : me faire vibrer.

01:36 Publié dans Opéra | Commentaires (0)

02/03/2011

L’anneau du Nibelung, 2ème journée, Siegfried, 3/4

De surprise en surprise j’ai vécu cette soirée de Siegfried à Bastille, la forêt de cannabis, les guerriers dragons nus, la toute sagesse bureaucratique, la protection réconfortante d’une table et la montée vers une déchéance certaine des dieux. La transformation du héros Siegfried en en sale gamin bête paré d’une salopette et de dreadlocks ne m’a pas offusqué, ce qui n’est pas été le cas pour une grande partie de l’audience qui a hué le metteur en scène. L’évolution de sa voix le long de la soirée m’a parue, même si peut-être elle n’a pas été voulue, intéressante, presque effacée derrière l’orchestre ou son précepteur au début, peureuse, désirante, colorée et joyeuse dans le duo final. La prestation de Brünnhilde confirme de plus en plus l’adoration que je voue aux soprani wagnériens. Dans cet opéra tristement boudé, le jeu des chanteurs-acteurs m’a procuré de moments forts au même titre que leur voix. L’envoûtante Erda à demi endormie, assoupie par la fin des dieux qu’elle connaît, Mime en précepteur travesti bouffon, le dragon maître d’une armé, le voyageur qui ne sait pas se remédier à son sort funeste et se transforme dans un dieux décadent. Certes, on est loin du classicisme avec des peaux, des vrais animaux et des arbres centenaires qui aurait emmené à mon goût un endormissement continuel certain. Mais on est surtout dans un bain orchestral d’une extrême beauté qui m’a fait redécouvrir une lecture différente de celle qui est ma référence.

La suite c'est pour plus tard

Des images, Le prélude, La 1è journée

00:20 Publié dans Opéra | Commentaires (0)

18/02/2011

Cio-Cio San et son diamant dans la soupe

Son histoire est tellement connue qu’il est impossible de ne pas savoir qu’elle se tue délibérément elle-même à la fin. C’est triste, tout le monde le sait, c’est pour cela qu’on s’y précipite à chaque fois qu’elle est présentée. De cette soirée j’ai retenu 3 moments. Primo, pour la deuxième fois, j’ai remarqué qu’encore une fois, lorsque la cantatrice entame sont chant en coulisses, sa voit résonne avec un timbre obscur, ténébreux, séduisant et captivant à la fois, Deusio, lors de l’ultra connu air de Un bel di vedremo, j’ai eu l’impression qu’il tombait encore une fois comme un diamant sur la soupe*, il n’apporte pas grand-chose à l’histoire, il est là pour que la cantatrice excelle dans son art, pour qu’elle nous transporte et nous arrache des larmes et des frissons en chantant un des morceaux les plus émotifs du répertoire, dégoulinant de tristesse et d’attente non achevée. Tertio, c’est fou comme trois cailloux, une chaise et 20 mètres de tissus peuvent si bien habiller l’immense plateau de Bastille et les chanteurs.

*il est impossible de le qualifier de mouche tellement c’est beau.

17:48 Publié dans Opéra | Commentaires (0)

10/02/2011

Call me Verdi, Aïda Verdi

Un film sans musique est fade, un film avec une mauvaise musique est une catastrophe suffisamment grave pour sortir du cinéma en pleine séance. Très souvent, lorsqu’un film emploie un morceau d’opéra, souvent un air, il souligne et amplifie l’état d’âme du personnage qu’il décore. Andréa Chénier dans Philadelphia, la chevauché des Walkyries dans Apocalypse Now et bien d’autres. J’aurais pu rajouter Tosca dans Quantum of Solace mais je trouve que Vissi d’arte n’a rien à voir avec un complot pour priver un pays d’eau, cet scène a été utilisé pour mettre en avant le Bregenzer Festspiele, festival lyrique d’été où est mise en avant la Spiel auf dem See (Opéra sur le Lac). Comme les fans de l’agent 007 on pu le voir, la scène principal de ce festival est montée au-dessus du lac de Constance et les sièges se placent sur la rive, c’est grâce à cet opus de l’agent secret que j’ai connu ce festival.

A notre arrivée le soleil commençait à décliner, les couleurs jaunes-dorées-orangés du crépuscule apparaissaient lentement se reflétant sur l’eau du lac au son des moustiques avides de sang non autrichien. Les touristes arrivaient à pied, en bus, en train ou à bateau pour voir ce spectacle pharaonique au sens propre comme au figuré du terme. Aïda est un opéra qui a besoin de prêtres, pharaons, esclaves et guerriers en grand (sur)nombre. Lorsqu’il est transposé dans un décor new-yorkais des années trente revisité avec le code couleur de l’ancien Egypte le résultat détonne, on trouve des riches pharaons habillés en smoking et robe de soirée, des esclaves latinisés en haillons, des prêtres aux chasubles blanches et roses et une statue de la liberté bleu égyptien en morceaux. Si à cela on rajoute, des bateaux qui flottent et volent, des comédiens qui nagent, une scène qui s’enfonce dans les profondeurs du lac et une la tête de statue de la Liberté sortant des eaux et se plaçant 20 mètres au dessus des spectateurs, on se retrouve scotchés à son siège les yeux grands ouverts comme un enfant émerveillé pendant 3 heures au point de même pas sentir les moustiques ni la fraîcheur des nuits Bregenzoise.

11:58 Publié dans Anecdote, Opéra, Voyage | Commentaires (0)