Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/08/2011

Cri rusé

Derrière cette façade vitrée l’effet de serre se fait vraiment sentir, après avoir été pressés par la petite vieille qui a entamé la queue 2h30 avant le début du spectacle et 1h avant l’ouverture des guichets automatiques, nous patientons assis, on guettait l’ouverture de la salle pour tenter de choisir les meilleures places du carré dédié au placement libre mais compte tenue de la vitesse avec laquelle la salle se remplissait, nous savions que de vraies places assises allaient se libérer d’un moment à l’autre. Le rideau orné d’un faux jeu de l’oie racontant l’histoire que nous allions entendre s’est ouvert pour laisser la place aux animaux variés dans un champ pop enfantin où la nature foisonnait au son des cloches joyeuses, des moustiques, des grenouilles des poules trop confiantes et une petite renarde rusée un brin révolutionnaire et un peu trop sûre d’elle s’appliquaient à raconter l’histoire du cycle éternel de la vie légèrement pris en décalé sur le temps. Ainsi l’assassinat de la protagoniste par la balle d’un chasseur a ému un de plus jeunes spectateurs en provocant un cri de tristesse surprenant et attendrissant l’ensemble de l’assemblé qui a accueilli avec bienveillance la renaissance du printemps.

08:57 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (4)

27/07/2011

Tous ne font pas comme ça

Je n’ai jamais voulu y aller de mon plan gré car je savais que j’allais trouver beaucoup de choses que je n’aime pas, le côté guindé de ce vieux haut lieu de la culture, les touristes, les mauvais fonctionnement dû à sa vieillesse mais bon, il fallait que je connaisse cet endroit,  j’ai donc préféré au lieu de seulement faire une visite des murs m’offrir un spectacle. Je savais que j’allais voir mal, que j’allais être mal assis sur un chaise et je supposais que j’allais mal entendre et que j’allais m’endormir, mais je ne savais pas que j’allais aussi cuire, me sentir oppressé par les bas plafonds et traverser la moitié du bâtiment pour aller aux toilettes. Fort heureusement, seulement ce que je savais s’est révélé vrai et ce que je supposais a été réfuté. En effet mon aversion pour l’opéra mozartien est partie en fumée lorsque je me suis aperçu qu’en dépit d’avoir faim, d’être mal assis, d’avoir trop chaud et de voir une mise en scène très classique, le temps avait disparu. Qui dois-je remercier les chanteurs dont la bonne chantée par Anne-Catherine Gillet a une voix qui pour mon oreille d’amateur  joue vraiment la comédie ? Le directeur de l’orchestre ? Le compositeur ? Je ne sais pas, c’est certainement à l’ensemble à qui je dois d’avoir ri quand il le fallait, d’avoir prêté une grande attention aux notes, d’avoir entendu de sonorités plaisantes, de m’avoir réconcilié avec Mozart et son Cosi fan tutte et d’avoir passé une belle soirée pour cette dernière séance d’opéra de la saison 2010-2011 au Palais Garnier.

08:57 Publié dans Opéra | Commentaires (3)

24/06/2011

Syndicalisme verdien

Ils sont certes nécessaires, on leur doit beaucoup d’avancées sociales mais pourquoi font-ils chier lorsqu’ils ne doivent pas ? Pourquoi vont-ils jusqu’aux extrêmes sans passer par le milieu ? Ils auraient pu embêter la soirée en la faisant commencer tard, en allongeant injustement l’entracte. Mais faire grève délibérément pour que l’opéra soit donné en version concertante, ni Othello ni Verdi le méritent. C’est prendre en otage les 2700 spectateurs qui ont payé leur place pour un opéra et non un concert. De ce fait, rien ne va dans le spectacle, les chanteurs ne mettent pas du sien, ils interprètent les notes sans qu’aucun sentiment ou sens soit rajouté, ils auraient pu lire le bottin, cela aurait donné le même résultat. Des incohérences de comportement apparaissent, depuis quand les morts se lèvent pour sortir de la scène à la fin de leur chant ? Depuis que leur lit de mort est remplacé à la dernière minute par une simple chaise administrative. A cela, on rajoute les spectateurs qui ne se trouvant pas face à un vrai opéra ont un comportement digne de celui du marchand de poisson du marché du dimanche matin : « C’est ici notre place ? », « Tu vois ? Tu comprends l’histoire ? », « Ah, il manque quand même les décors ! » Merci aux syndicats de m’avoir fait rater un spectacle, je vous suis reconnaissant de lutter contre une reforme qui n’est plus à l’ordre du jour. Je vous comprends, il s’agit d’une grève préventive, pour que les riches patrons et mécènes de l’opéra n’oublient pas que le syndicalisme français agit avant de dialoguer !

11:17 Publié dans Opéra | Commentaires (3)

09/06/2011

L’anneau du Nibelung, 3ème journée, Le crépuscule des Dieux, 4/4

La fin s’approche, rien, même pas l’espoir, ne survivra. Tout devra renaître à partir de l’ombre et le silence du néant. Cette soirée sera marqué par le pathos, la détresse, l’angoisse, le désespoir, la haine, la rage, l’amour et la mort. L’avenir obscur est annoncé dès le début, jusqu’au point de rendre l’amour apocryphe. L’amour bafoué qui m’a fait ressentir de la peine pour cette femme trompée et abusée générera une hécatombe vengeresse en offrant la vie de l’amant traître, on souhaite ne pas vire cette vengeance tellement elle est réelle. Toute cette haine est créée par la cupidité du pouvoir d’une âme basse, sombre, maléfique et puissante au point de faire me frémir avec son chœur armé. Comme dans tout cycle plus la fin s’approche plus les lueurs de début se font entrevoir, ainsi un trio féminin léger qui m’emporte dans ses vagues douces, allègres et mortelles introduit l’assassinat qui dénouera toute la conspiration, la mort doit de ce fait marcher, elle me porte avec elle dans les limbes de la tristesse funéraire. La femme trahie et éclairée renonce à toute tentative d’absolution, dans le chagrin et la détresse le monde ancien disparaît pour laisser place à la rédemption musicale du monde nouveau.
Malgré ses 5h50 (pauses comprises) ce spectacle m’a, hélas, paru court, les leitmotivs purs ou modifiés me transportaient directement dans mes souvenirs des autres journées, me faisaient sentir et goûter au sentiments de l’œuvre, exactement comme l’opéra doit le faire. Le symbolisme compréhensible faisait travailler à juste dose mon entendement pour le déchiffrer en même temps que la musique et apprécier les jeux des acteurs. Le cycle est fini et l’œuvre d’art m’a conquis, encore une fois.

Introdution, Prélude, 1è journée, 2è journée

 

18:26 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (0)

11/05/2011

Vissi d'arte, vissi d'amore

C’est la deuxième fois que je vois cet opéra. Il y a quelques années, j’ai emmené Mon Amoureux voir et écouter son premier opéra à Berlin, on avait le choix entre Der Rosenkavalier et Tosca. En lisant à droit et à gauche, je m’étais penché par le deuxième car il est plus classique et plus représentatif du monde opératique. Une cantatrice jalouse, une histoire d’amour qui fini mal, un méchant qui pense avec son deuxième cerveau et deux tubes mondialement connus. A l’époque on était tombé sur la caricature que tout le monde a en tête de l’opéra, une cantatrice grosse et hautaine, un ténor frêle, effacé et petit à ses côtés et un décor réaliste peint sur des toiles. Tellement classique qu’on a failli s’en dormir, si ce n’était pas à cause d’un des jeunes hommes du couple sensible placé derrière nous qui fredonnait dans sa gorge toutes les mesures en nous agaçant péniblement.
Deux ans plus tard, à Paris, j’avais l’impression de me trouver dans un autre monde, un monde où la perspective s’est pliée peu à peu au service de la mise en scène, pour la dynamiser ? La moderniser ? La dépoussiérer ? Choquer ? -laissons les spécialistes débattre et conclure. En tout cas, les sentiments étaient au rendez vous, une Tosca plus humaine et très sentimentale accompagnait un Cavaradossi engagé, puissant et présent sur scène. La touche gaie a été donnée par la mise en scène, le troisième acte ouvrait avec un homme mort sur le plateau, un soldat l’a embrassé puis pleuré sur son sort pendant la moitié de l’acte, il était même très contrarié lorsqu’on l’a obligé à s’en éloigner pour tuer le protagoniste. Image d’un autre amour qui n’est pas présent dans cet opéra ? Représentation de ce qui aurait pu se passer si Tosca ne se suicidait pas à la fin ? Ou simple clin d’œil aux spectateurs sensibles de la salle ? à vous de trancher.

12:00 Publié dans Gay, Opéra, Voyage | Commentaires (0)