19/01/2011
Le triptyque
Il n’avait pas été joué depuis des années dans son intégralité, on en extrayait toujours le tiers le plus connu sans se soucier de la cohérence, certainement à cause de cet air si connu, o babbino caro, qui m’a paru un peu comme un cheveu tombé dans la soupe. Dans cette soirée, la nostalgie de la vie parisienne dans une péniche chantée par une femme adultère m’a entraîné dans une tristesse que je vivrais certainement le jour où la capitale sera loin de moi. Le décor kitschissime du deuxième volet dévoilait le sort de cette bonne sœur qui en m’embarquant avec sa voix dans une impulsion de désarroi se donne la mort et se prive pendant quelques instants d’une vie éternelle à côté de son fils. Dans ce contexte sombre, la comédie de fin de soirée aurait bien été séparée pour nous laisser plonger tranquillement dans les abîmes noirs du mal-être.
12:07 Publié dans Anecdote, Opéra | Commentaires (0)
18/01/2011
Mater un hétéro
Il est dans votre champ de vision, vous l’avez remarqué et vous ne le quittez pas des yeux, vous admirez chaque trait, muscle, vous le dévisagez, vous le déshabillez du regard, vous l’imaginez occupé à vous honorer et d’un coup il se rend compte que c’est bien lui et pas la femme d’à côté que vous, un autre homme, regardez. En une fraction de seconde, il scrute ses habits pour voir si sa braguette n’est pas ouverte, s’il n’y a pas une tâche de nourriture sur sa chemise, rien qui dans sa logique lui permet de comprendre pourquoi vous le regardez avec convoitise. Ne pensez surtout pas qu’il sait que vous le matez car vous le trouvez beau et séduisant, il ne peut pas concevoir ce type d’explication au premier abord. Il se sent donc gêné, il se réscrute, il revérifié qui se trouve à ses côté, rien. Encore plus gêné, il baisse son regard, se cache derrière son portable et tout honteux commence à rougir, il sait peut-être pourquoi mais ne l’acceptera pas avant qu’il vous quitte. Vous insistez, vous humectez vos lèvres, vous vous déplacez pour recroiser ce regard, vous souriez à le voir redevenir un enfant peureux. Secrètement vous souhaitez qu’il se rende compte que vous le trouvez séduisant, qu’il réalise son charme et qu’il vous regarde au moins du coin de yeux, si un sourire de lui c’est trop lui demander. La réalité vous déchante lorsque vous le voyez partir le nez dans son portable, sans dédaigner vous dire au revoir.
11:12 Publié dans Gay, Mes petits plaisirs | Commentaires (0)
17/01/2011
Lien du lundi V
00:05 Publié dans Lien du Lundi | Commentaires (0)
13/01/2011
Soldes
J’avais été averti de la tendance militaire de cet hiver, je m’étais donc préparé à voir les manteaux longs, verts et croisés un peu partout. Il y a un mois, il était là, posé sur les épaules d’un bel homme, la couleur sautait presque aux yeux parmi la marée noire remplissant quotidiennement le métro. Au lieu de le regarder lui continuellement, je scrutais minutieusement le manteau, ses détails, les découpes, les empiècements, la parementure que je trouvais particulièrement belle. J’essayait de mémoriser tous ces petits détails pour éventuellement, un jour me lancer dans sa contrefaction. Puis, un jour en perdant mon temps au sein du temple de la mode espagnole à prix abordable, je l’ai vu, il était là, tel que je l’avais vu porté quelque jours avant, il m’a à nouveau charmé, appelé de sa voix saugrenue « Achète-moi, achète-moi ». Ma carte bleue m’a insufflé de la bonne volonté pour résister. Hier matin, en me réveillant, je découvre à la radio que les soldes vont démarrer dans quelques minutes, je me précipite dans mes souvenirs pour savoir si j’ai quelques affaires à faire et me dis sans conviction, peut être ce si beau manteau que tu as tant aimé. Je me lève 10 minutes en avance, expédie toutes les activités du matin pour braver la pluie et arriver à 9h05 chez le susdit commerçant, je descends rapidement au rayon masculin et même avant de commencer à le chercher je vois un seul exemplaire parmi ses collègues noirs, j’examine sa taille, ouf elle me convient, je l’essaie un dernière fois et me décide à l’emmener avec moi. A la caisse, dans cette matinée calme on me confie avoir pris le dernier exemplaire. Je suis content.
09:45 Publié dans Anecdote, Mes petits plaisirs | Commentaires (1)
12/01/2011
Soumission plaisante
La première fois que je suis allé au sauna je n’ai pas aperçu cette pratique, d’ailleurs l’endroit était plutôt vide et moi, innocemment, je pensais que j’allais dans un endroit gay où je pouvais trouver juste un hammam, un sauna et une piscine et pas de cabines, labyrinthes, slings et tout l’apanage de ces lieux si agréables. Lorsque je l’ai enfin vue, je n’étais pas choqué, ni surpris, elle m’a apparu comme une « présentation de la marchandise » un peu osée, mais chacun propose ce qu’il a comme bien l’entend. Après, en écoutant à droite et à gauche diverse expériences, j’ai appris que c’était plus commun que ce que je pensais, je me suis donc interpellé moi-même pour essayer de comprendre les raisons d’une telle pratique et je ne suis pas arrivé à une conclusion satisfaisante. Certes, lorsqu’on se dirige vers ces lieux de plaisir, on sait ce qu’on va chercher, un ou plusieurs hommes consentants qui cherchent à donner et se donner du plaisir comme soi-même. Cependant, j’ai du mal à comprendre quel plaisir peut on trouver à se mettre en levrette les fesses dirigées vers la porte ouverte et le visage caché ?! Ce comportement, ne permet pas de distinguer la personne qui fait plus que rentrer dans la cabine et donc de fantasmer sur son corps, visage ou anatomie intime. Je pense qu’elle s’approche plus d’une soumission totale à l’inconnu, c’est peut-être dans cette dernière que les gens trouvent plus de plaisir, même plus que dans la pénétration même. Commet donc la soumission peut-elle engendrer du plaisir ? Certains diront que le cerveau s’en charger et je suis d’accord, mais, je doute que le cerveau décide spontanément de se mettre à aimer la soumission, il doit être, à mon avis, entraîné à aimer ces pratiques… D’autres, énonceront des théories beaucoup plus rocambolesques, en effet, ils croient que certains homosexuels ont de comportements sexuels extrêmes et/ou dégradantes pour s’auto-punir du fait d’être homosexuels, ils auraient accepté leur orientation sexuelle tout en gardant une part de leur homophobie. Ainsi, n’offrir que sa croupe aux coups de rein d’un inconnu serait une sorte de fessée punitive plaisante. Il s’agit encore une fois d’une possible explication, si on considère la soumission comme un comportement extrême et/ou dégradant. En tout cas, cette attitude me fait toujours réfléchir, peut-être pour trouver des vraies réponses, je vais devoir rentrer dans une cabine et interroger la personne qui attend à quatre pattes. Je pense que je vais me faire renvoyer de suite.
15:46 Publié dans Gay, Questionnements | Commentaires (0)